Dans son dernier roman “Anéantir”, Michel Houellebecq note qu'”on attend traditionnellement en France d’un Président de la République qu’il ait un minimum de vision historique”. L’air de rien, cette idée est sans doute la clef de l’élection présidentielle prochaine. Ou les Français se rattacheront à cette tradition et choisiront le candidat qui possède une vision historique, ou ils se conformeront à cette fatalité que le Général de Gaulle avait voulu repousser de toutes ses forces : “celle des peuples qui n’ont plus assez de forces pour se tenir debout et qui se couchent pour mourir.” L’enjeu est de taille. Il suppose que le peuple français ait toujours assez de forces pour exister ou non. Et s’il les possède encore, qu’il se tourne vers celui qui a une vision historique à la hauteur de l’enjeu.
Un peuple n’est pas une population sur un territoire, ni une juxtaposition d’individus isolés, ni un conglomérat de groupes réunis par une proximité géographique éphémère, par des accointances et des intérêts divers, par des goûts communs, ni moins encore une collection de communautés réunies sur les réseaux sociaux. Peut-il prétendre exister lorsqu’une communauté religieuse, culturelle, voire politique distincte se développe sur le territoire national sans appartenir à l’histoire de la nation et en affichant des principes et des comportements opposés à ses traditions, jusqu’à se réclamer parfois d’Etats étrangers dont elle se sentirait davantage solidaire que de la France ? Un peuple est une nation, et doit être comme une personne collective, avec une mémoire qui la dote d’une expérience et nourrit ses projets. Cet aller-retour permanent du souvenir vers le futur, de l’acquis vers le conquis, est le mouvement même de la psychologie personnelle. Il doit animer également celle des peuples. Or, ce qui fait de l’élection de 2022, un scrutin décisif, c’est que l’existence de la nation française est menacée. Lorsqu’un peuple est composé pour une part croissante d’individus qui ignorent son histoire, quand on ne leur a pas appris à la détester, qui se sentent, au fur et à mesure d’une démographie sans cesse davantage liée à l’immigration, appartenir à des destins étrangers par leur origine à celui de la France, qui, pour les plus ambitieux tournent cette ambition vers des horizons plus radieux que ne le paraît celui de notre pays, qui enfin apparaissent de plus en plus comme des “particules élémentaires”, hors des familles enracinées qui sont le noyau dur de toute nation, un tel peuple risque de ne plus pouvoir penser et se penser comme une nation, capable de se projeter dans l’avenir au long cours à l’occasion des élections décisives. Bref, un tel peuple ne peut même plus être l’acteur d’une démocratie. L’addition des voix et des intérêts ne forme pas une volonté générale ! La dispersion des suffrages, le risque d’une élection par défaut, comme la précédente, pourraient bien confirmer que le peuple français appartient au passé. Seule pourrait démentir ce funeste pronostic l’élection d’un candidat qui affirmerait haut et fort qu’il y a une nation, que celle-ci doit protéger et renforcer son identité, que le projet qui doit l’animer repose avant tout sur sa continuité historique et sur la volonté de lui voir retrouver une place digne d’elle dans le monde.
Un tel candidat s’est appelé Charles de Gaulle. Il s’appelle aujourd’hui Eric Zemmour. Il ne s’agit pas de comparer ces deux hommes que tout sépare à l’origine. Le premier est un général catholique formé dans l’ambiance patriotique d’avant la première guerre mondiale. Il est devenu l’un de nos plus grands hommes d’Etat parce qu’il a su saisir l’opportunité d’événements exceptionnels au niveau desquels il fut seul à s’élever. Zemmour est un journaliste, de famille berbère et de confession juive, un essayiste qui avoue s’être lancé dans l’action politique parce que personne d’autre n’y allait, avec “cette idée de la France” qui l’animait, lui aussi, depuis toujours. Le point commun est là : tous deux sont inspirés par les mêmes sentiments au coeur d’une même démarche : le passé de la France, “de la grandeur au déclin”, doit soulever l’espoir d’un renouveau, d’un rétablissement de sa puissance, comme cela s’est produit à plusieurs reprises dans l’histoire. Bien sûr, la France ne sera plus celle de Louis XIV, mais au moins pourrait-elle ressembler à celle de Georges Pompidou. Ni l’un ni l’autre ne sont des politiciens à vue courte, mais tous deux sont des passionnés de la France et de son histoire, des passionnés de la politique au sens noble du terme, qui après avoir longuement observé et analysé la vie politique, ont fini par posséder une vision plus claire de celle-ci que les acteurs qui s’y vautrent, et peuvent mieux que ces derniers trouver et oser les solutions qui s’imposent sans les entraves des combinaisons partisanes et des jeux personnels. ( à suivre)
2 commentaires
@ Monsieur le Député:
Ce que viennent de réaliser les footballeurs américains des Rams vers Los Angeles, c’est l’une des plus belles pages sportives du sulfo-benzène hormonal ayant été jadis prouvé par le chlorure de sodium avec le groupe moléculaire carbonate et cela restera, pour toujours, un défi lancé aux gens qui doutent de la France.
Dans le pays des prochains jeux olympiques estivaux, nous souhaitons qu’ Emmanuel Macron quitte au plus vite le terrain afin de laisser travailler, sans le moindre amortissement économique inconstitutionnel du calcaire, des personnages comme E. Stanley Koenke.
Ben voyons ! Excellente réaction chimique à la chronique…