Né un 14 Juillet, mes parents ne m’ont pas appelé “Fêt Nat”, mais Chrétien, Christian dans les langues du Nord, ce qui est logique pour un Flamand. Inutile de dire que je n’ai pas connu de problème d’identité : Français de la cinquième génération, Catholique et d’origine flamande, je me souviens à peine d’une anecdote : visitant Bruges, un guide croyait malin de me rappeler qu’une statue représentait les vainqueurs de la Bataille des Eperons d’Or au cours de laquelle les milices communales flamandes avaient écrasé les Chevaliers français à Courtrai en 1302. En lui donnant mon nom, dont l’origine courtraisienne est connue, je lui ai un peu gâché son plaisir. D’ailleurs, les Français prirent leur revanche à Mons-en-Pévèle, dès 1304, et au moins les trois dernières générations de ma famille ont participé aux combats de la France, de la Grande Guerre jusqu’à l’Algérie. Une identité sans complexe, donc, avec une pointe d’esprit flamand, un goût de l’ordre, du travail bien fait, comme en témoignent les brocards et les pièces d’orfèvrerie représentés par Van Eyck à Gand, et un souci d’efficacité économique fondée sur le travail et l’initiative personnelle, non sur l’Etat. Colbert, idole de Montebourg, génie impérissable de la France ? Cela reste à démontrer… Lesourne présentait la France comme une URSS qui avait réussi… Nous savons que les URSS échouent toujours. Simplement, elles sont plus ou moins habiles à cacher leur échec pendant un certain temps. Cela fait 40 ans que les gouvernements cachent la poussière de notre effritement sous le tapis de la dette ! La France est devenue un village Potemkine, une façade repeinte pour cacher les lézardes des murs et les taudis qui sont derrière. Le défilé en est un bon exemple : 67% des Français souhaitent qu’on maintienne le niveau de dépense militaire, beaucoup vont ressentir de la fierté à voir que la France possède une armée capable de réussites, comme elle l’a montré au Mali récemment. Il s’agit d’un trompe l’oeil, bienvenu pour celui dont le seul succès n’était pas prévu au programme, et qui fait de l’Armée de Terre, en particulier, une variable d’ajustement budgétaire. 24 000 soldats de moins alors que cette voie professionnelle et civique serait plus utile à de nombreux jeunes Français que les emplois aidés, les innombrables contrats de “médiateurs sociaux” qui n’apportent ni compétence nouvelle, ni possibilité de reclassement, mais développent seulement le clientélisme habituel au PS. L’Armée de l’Air voit disparaître 30% de sa flotte alors que sa présence et sa disponibilité sont de plus en plus nécessaires. Le nombre de drones, certes augmenté, est dérisoire et montre clairement que la France est passé à côté dans un domaine où elle occupait l’un des premiers rangs. Notre unique Porte-Avions rend notre marine opérationnelle six mois sur douze.
Qui ne voit que les dépenses de fonctionnement démesurées et paralysantes, le coût d’une fonction publique pléthorique, le mille-feuille territorial, la démagogie érigée en principe de gouvernance ont enfoncé le pays dans la spirale du déclin ? L’exemple de la SNCF est éclairant : on critique aujourd’hui le “Tout-TGV”. Il serait responsable de l’absence d’entretien des voies traditionnelles. La qualité des infrastructures de communication est pour notre pays un atout décisif. Le développement des voies rapides, l’entretien du réseau secondaire, la modernisation des véhicules, l’amélioration du service doivent être également visés. En revanche, SNCF et RFF doivent se défaire au plus vite des bâtiments inutiles, des espaces délaissés, ou rentabiliser ceux-ci. De même, l’ouverture à la concurrence préconisé en 2011 par le Centre d’Analyses Stratégiques doit être accélérée. Enfin, il est nécessaire de mettre fin à la situation sociale d’exception des personnels de la SNCF qui sont parvenus à conserver leurs privilèges sous la menace de grèves que les gouvernements de droite n’ont malgré leurs rodomontades nullement empêchées. Une durée de vie de travail anormalement courte (87% de départs en retraite à 55 ans au plus tard !) , un temps de travail dérisoire sont financés par les usagers, mais surtout par les contribuables au détriment de la compétitivité de l’entreprise et de celle de la Nation. L’irresponsabilité suicidaire pour le pays des Roses-Verts a ajouté aux 35 h non-remis en cause par la prétendue droite, la cession gratuite des terrains en vue de logements sociaux, et le maintien du monopole le plus tard possible en 2019 voire en 2039 pour les transports d’Île-de-France ! 27 Milliards de dette ont quitté la SNCF pour RFF. 100 Milliards correspondent aux engagements pour la retraite des cheminots qui nécessite tous les ans une subvention d’équilibre de 3 Milliards du budget de l’Etat, c’est-à-dire des contribuables.
En ce 14 Juillet qui commémore la Fête de la Fédération de 1790, l’unanimité d’une France réconciliée autour de son Roi constitutionnel et non la tuerie de l’année précédente pour libérer quelques individus qui étaient détenus à la Bastille non sans raison, la Fête rime malheureusement trop avec défaite comme le suggère le cadeau de Fitch qui retire à son tour à la France son AAA. En relisant de Claude Fouquet, “Délires et Défaites- Une Histoire intellectuelle de l’Exception Française”, je souligne cette phrase : “la Révolution est un concept creux, mais qui donne aux tyrans et aux terroristes licence de haïr et de tuer… ce concept creux répugne naturellement aux peuples libres.” Ce 14 Juillet n’est donc nullement le souvenir d’une rupture comme l’affirme l’idéologie calamiteuse de la gauche. Ce doit être l’appel au redressement de notre pays dans une confiance et une fierté nationales retrouvées non par la révolution, mais par les réformes, qui demandent beaucoup plus de courage et de sagesse.
2 commentaires
Avec certes quelques heures de retard, permets-moi cher Christian, de te souhaiter un très joyeux anniversaire.
Bien à toi
J-Christophe
Limpide. Voici décrite en un seul mot l’image que je me suis faite de Vanneste ! Auquel je souhaite de tout coeur un bon anniversaire. Vanneste président !