Sacré Shakespeare ! Inévitable ! “Être, ou ne pas être, c’est là la question… Mourir, dormir…” En une tirade de son personnage pénétré par l’instinct de mort et vacillant au bord de la folie, il éclaire notre présent, notre présent collectif lui aussi envahi par cet appel du néant, ce sourd désir de ne plus être. Toutefois, l’angoisse y est remplacée par une sorte de joie infantile de détruire, d’effacer. Notre civilisation est moins menacée par le suicide qu’elle ne l’est par une involution joyeuse, une régression gaie et fière d’elle-même. Dans un même mouvement, l’identité et la vie, qui ont partie liée, sont combattues, bousculées, dépassées par un nihilisme multiforme. Une philosophie à la gomme a transformé notre brave vieux doute cartésien, prélude nécessaire à une vérité sûre d’elle, en un relativisme généralisé où rien n’est rien, où tout se vaut, où le génial délire nietzschéen jubile sur un champ de ruines. “Je est un autre” comme disait Rimbaud. La famille est une structure de parenté parmi d’autres, la Nation, une idole néfaste renversée par l’histoire, la France un conglomérat multiculturel et métissé, le christianisme, une religion comme les autres ou mieux, une religion d’esclaves qui a béni l’esclavage, l’identité sexuelle, une construction sociale aussi culturelle et artificielle que la grammaire et ses genres. Notre ancien jardin à la française, archicartésien, n’est plus qu’un terrain vague jonché de statues effondrées, où poussent des plantes bizarres. C’est un no man’s land qui comme son nom l’indique n’est le pays de personne. Il n’y en a pas de pire que le désert. La moindre plante qui pousse a une identité qu’inlassablement elle reproduit. Vivre, c’est être, c’est avoir une identité et c’est chercher à la préserver ou à la reproduire. La sexualité y ajoute de l’altérité et introduit le jeu des possibles et celui des ressemblances. La haine de sa propre identité, à travers l’obsession antiraciste et la grotesque idéologie qui réduit le couple à n’être qu’un modèle hétérosexuel, pléonasme stupide, poursuivent un même but. En détruisant les identités, elles découragent le vouloir-vivre.
Peu de textes ont autant souligné cette solidarité entre l’identité et la vie que la fin des Mémoires de Guerre du Général de Gaulle. “A mesure que l’âge m’envahit, la nature me devient plus proche… Vieille terre, rongée par les âges… mais prête à produire ce qu’il faut pour que se succèdent les vivants ! Vieille France, accablée d’Histoire, meurtrie de guerres et de révolutions, allant et venant sans relâche de la grandeur au déclin, mais redressée, de siècle en siècle, par le génie du renouveau ! Vieil homme, recru d’épreuves… jamais las de guetter dans l’ombre la lueur de l’espérance.” La lecture de cet hymne à la vie balaye les miasmes de la misérable politique actuelle et chasse les modes délétères qui nous encombrent. Prendre de la hauteur lorsqu’on souffre de la médiocrité des débats ou des contorsions des candidats pour séduire tel ou tel groupe de pression, sans égard pour le Bien Commun, est une thérapeutique salutaire. Descartes occupe une place privilégiée dans notre génie national. Sans le moindre doute, l’esprit cartésien, le bon sens tout simplement reprendront le dessus. Lorsque les Français seront lassés qu’on leur impose l’exception au détriment de la règle, qu’on érige une paradoxale préférence étrangère, qu’on concentre l’attention sur les minorités plutôt que sur la majorité, ils exigeront un redressement national dont notre histoire a connu de nombreux précédents. Le déclin de notre économie, l’affaissement moral de ses élites, la confusion des idées imposée par les groupes de pression dominants créent un contexte favorable à ce que de Gaulle appelait un renouveau.
5 commentaires
comme c’est juste! merci.
Montaigne est bien plus pertinent que Descartes pour les problèmes de notre temps.
Nietzsche a été extrêmement lucide sur les socialistes :
http://laconnaissanceouverteetsesennemis.blogspot.fr/2009/10/frederic-nietzsche-et-les-socialistes.html
Quand j’entends parler de l’affaissement moral des élites, je ne peux m’empêcher de penser au député-je-ne-me-présenterai-jamais-contre-Christian-Vanneste qui, périodiquement, réussit des mises en scène médiatiques, à des fins électives. Après avoir éliminé Christian Vanneste dès le premier tour de la précédente élection législative en occupant l’esprit des électeurs à autre chose que le retrait illégal de son investiture UMP dans la Xème circonscription, il a récidivé avec l’affaire François Chatelain http://gollnisch.com/2013/09/04/gerald-darmanin-t-il-culotte/ , dont on se demande s’il a été débauché par la liste “Vive Tourcoing”, ce qui confirme que le député-je-ne-me-présenterai-jamais-contre-Christian-Vanneste veut faire le score le plus élevé dès le premier tour de l’élection municipale. C’est étonnant de la part d’un député ayant déclaré, en Août 2013, que le bilan de Nicolas Sarkozy pèse comme une chape de plomb sur l’UMP !
La cohérence n’est pas la première vertu des UMPistes !