Passager quasi-clandestin de Cannes, un film a récemment rappelé aux Français que le grand espoir de la gauche, le seul à s’y connaître un peu en économie avait disparu des radars politiques entre deux hôtels, pour y avoir préféré d’autres fondements que ceux de la morale. Notre pays étant ce qu’il est et ses médias ce que nous savons, sa disparition n’est peut-être pas définitive. Celui qui a largement participé au contre-sens des 35 heures lorsqu’il était aux affaires doit-il sa réputation à autre chose que sa présence dans les cercles qui comptent ? Le comité de défense spontané, qui n’avait pas hésité à minimisé le sort d’une soubrette new-yorkaise, serait sans doute prêt à l’accueillir de nouveau, comme Cantat est revenu sur scène. Le mariage du socialisme et du libéralisme libertaire est unisexe. L’un des conjoints tient les discours compatissants aux pauvres, l’autre continue à s’enrichir en vendant du vent qu’il met en boîte à l’étranger. Les deux se retrouvent à Marakech pour faire la fête et ils y retrouvent leurs comparses du camp d’en face, abonnés eux-aussi à la rubrique faits divers. L’économie, comme la politique, n’a que faire de la morale. L’Italie va désormais intégrer dans les statistiques sa zone d’ombre qu’on sait importante. Avec ce qui est dissimulé, comme le travail au noir et ce qui est interdit, comme la prostitution ou la drogue, son PIB va connaître un sursaut de vigueur. Notre INSEE à nous serait réticente. Foin de pudibonderie ! L’argent n’a pas d’odeur ! Le tout est de le redistribuer suffisamment pour que les pauvres consomment un peu, à défaut de produire, et qu’entre difficultés familiales et fins de mois difficiles, ils fichent la paix au monde qui sait vivre. Certes, la drogue est un mal, mais il y a des quartiers qui en vivent et parfois des jeunes qui en meurent. Certes, la prostitution est un mal, mais il convient d’en punir les clients qui n’ont pas les moyens d’aller goûter les charmes exotiques de l’extrême-Orient. Relativisme culturel oblige ! Tout bien pesé, l’esclavage n’a existé que du fait des méchants européens autour de l’Atlantique, et, d’ailleurs, la bienpensance se réunit tous les ans pour le condamner. La morale nouvelle est donc sauve.
Copernic est l’auteur de la seule révolution intelligente, celle qui a fait tourner la Terre autour du Soleil. Nous vivons le second moment le plus important de l’Humanité, celui de la révolution la plus idiote. Fatigués de marcher sur leurs jambes, blasés de voir le monde, la tête en haut, des esprits enivrés de nouveauté ont décidé d’inverser les choses, de marcher la tête en bas, de regarder par le petit trou de la lorgnette, de faire du superflu le nécessaire et de l’accessoire, l’essentiel. Ce mouvement ne s’est pas encore étendu à la planète. Mais certains laboratoires sont en pointe, et comble de félicité, la France retrouve son esprit aventureux de pionnière. Comme le bonheur, et la Terreur, pendant notre glorieuse révolution, l’inversion est aujourd’hui à l’ordre du jour. Le procédé est simple, le résultat miraculeux : il suffit de mettre en haut ce qui était en bas, et vice versa. Le monde en est changé, la vie aussi et l’homme transformé ! On ne dira jamais assez le rôle joué par la politique de notre pays dans ce considérable progrès. Les exemples foisonnent, même s’il faut déplorer les réticences stupides et rétrogrades de nos conservateurs. La préférence nationale était une honte. Avec l’Aide Médicale d’Etat, l’étranger est désormais et enfin privilégié. Auparavant l’Etat faisait la guerre et le guerrier était honoré. Désormais, lorsqu’un pays a besoin de nos soldats, on lui envoie volontiers, mais en faisant le maximum d’économies sur sa préparation ou son armement. Il y tellement de dépenses auparavant négligées et tellement plus importantes, à commencer par les intérêts de notre dette. Il y a l’Education ! Pas les poncifs habituels de l’orthographe ou de l’arithmétique ! Non ! Ce qu’auparavant on laissait bêtement au soin des familles, l’éducation sexuelle par exemple, afin de libérer les enfants de tout déterminisme à commencer par tout savoir clair sur ce qu’ils sont. Au sortir de l’école, l’élève ne saura plus s’il est fille ou garçon, s’il est Français ou ressortissant d’un empire africain au nom étrange : il sera égal et libre ! Libre d’être transbahuté de chez Papa et Belle-maman à chez Maman et Beau-papa, et tout ça dans son intérêt ! Libre ou presque d’aller faire son djihad en Syrie plutôt que bêtement son service militaire ! Quel bonheur !