Vous trouverez ci-dessous mon intervention lors du Conseil municipal de ce soir consacré aux effectifs de police.
Comme l’indique le vœu que nous avons nous-mêmes déposé, nous souhaitons dépasser sur ce problème de la sécurité tout clivage partisan. Il est donc souhaitable que nous puissions travailler ensemble sur ce dossier. Monsieur le Maire souhaite rencontrer Madame le Ministre de l’Intérieur. Je me suis moi-même rendu au Ministère de l’Intérieur avec mon Collègue Bernard GÉRARD le 18 septembre dernier pour évoquer les questions qui sont évoquées dans ce vœu.
Comme Bernard GÉRARD et moi l’avons souligné, il faut trouver un équilibre entre l’efficacité, notamment en matière d’interpellation et d’investigation, et la proximité qui rassure parfois de façon illusoire la population. C’est la raison pour laquelle il est logique que le maximum de policiers soit sur le terrain c’est-à-dire le plus souvent dans des véhicules de patrouille capables de les faire intervenir rapidement à l’endroit demandé. Il est logique également que les décisions soient prises avec une relative proximité par des responsables qui connaissent le contexte des interventions avec précision. Ainsi, il ne faut pas se battre pour conserver ouverts à toute heure des lieux où les policiers sont obligés de demeurer statiques. En revanche, l’éloignement du commandement dans le cadre de la réalisation d’un grand district lillois de police n’est pas acceptable et je crois que le Ministère nous a entendus sur ce point.
Cela dit, le vœu qui nous est proposé repose sur des inexactitudes qu’il convient de corriger.
Les chiffres des effectifs que je possède sont de 396 en septembre 2007 contre 457 en septembre 2001. Mais, il faut distinguer les policiers proprement dits qui passent de 345 à 328 soit une diminution de 17 en grande partie explicable par la réorganisation de l’encadrement et des carrières. Comme l’avait souhaité le Ministre de l’Intérieur devenu Président de la République, le personnel administratif chargé de libérer les policiers des tâches de bureau est passé de 21 à 24 membres. La diminution est donc essentiellement due à la réduction du nombre des adjoints de sécurité qui passent de 91 à 44. Il ne s’agit pas là de policiers formés et habilités pour remplir les missions les plus utiles. Les patrouilles composées d’un titulaire et de 4 ADS que l’on voyait parfois, étaient dans l’incapacité de procéder à une véritable interpellation et n’ont jamais impressionné les délinquants.
Au-delà de ces chiffres, il faut préciser que les effectifs d’aujourd’hui ont des résultats meilleurs que ceux d’hier puisque la délinquance de voie publique a reculé de 7,84% sur les 8 premiers mois de l’année, que le nombre des gardes à vue et des écroués a également augmenté, ce qui montre une amélioration de la chaîne judiciaire. Je dois reconnaître qu’il est moins facile de plaider le dossier des effectifs au Ministère lorsque le Ministre vous dit que la circonscription de Tourcoing correspond au seuil de référence et que ses résultats sont particulièrement bons. Dans cette affaire des effectifs on peut dire que l’hôpital se moque une fois de plus de la charité puisque vous aviez vous-même annoncé lors de la dernière campagne municipale le 11 février 2001 une augmentation des effectifs de la police municipale d’une quarantaine à une cinquantaine. L’effectif théorique actuel est de 33 et le réel est de 26 pour les mêmes raisons qui entraînent aussi les fluctuations de la police nationale.
Nous ne pouvons pas vous suivre davantage sur la question de la vidéosurveillance. Il est absurde de mobiliser des policiers nationaux devant des écrans alors qu’ils seraient plus efficaces sur le terrain. La ville de Levallois Perret qui est un modèle dans ce domaine puisque dès 1993 elle installait 96 caméras pour 50 000 habitants quand Tourcoing n’en a encore que 34 pour 90 000 habitants confie ce réseau à la police municipale. Le Préfet CANEPA estimait d’ailleurs récemment qu’on pouvait imaginer une vidéosurveillance assurée par la police municipale en lien avec la police de l’État. Lorsque les faits sont graves la police municipale requiert l’intervention de la nationale. Sinon elle intervient elle-même. Je vous rappelle que l’efficacité de la vidéosurveillance repose sur une rotation importante puisque la durée d’attention de l’observateur n’excède pas 25 minutes pour 8 écrans par personne.
Pour conclure, je partage votre point de vue sur l’accueil du public au commissariat, et je regrette d’autant plus que vous n’ayez pas suivi ma proposition d’il y a 5 ans de transférer le commissariat à la grand poste de Tourcoing. La ville d’Halluin a été plus intelligente.
Donc malgré ces divergences sur la présentation de ce vœu, celui-ci sollicite notre appui auprès de Madame le Ministre de l’Intérieur. Sur ce point nous sommes d’accord et je vous propose d’accompagner Monsieur le Maire, avec les autres Députés et les autres Maires de la circonscription de police de Tourcoing.