Le pacte est un mot à la mode depuis un certain temps. Le Pacte de responsabilité et de solidarité est présenté comme le remède miracle de nos difficultés économiques. Le Pacte de stabilité et de croissance impose la rigueur germanique aux partenaires de l’Euroland. Le terme désigne une convention destinée à faire la paix. Qu’il y ait des pactes entre Etats qui exercent leur souveraineté par la guerre, fût-elle économique, est compréhensible. La notion est plus suspecte au sein d’une nation, sauf à sous-entendre qu’elle tente d’échapper au risque de la guerre civile. Le concept de pacte républicain est ainsi totalement illégitime. Or il est utilisé constamment. Comme le soulignait Jacques Bompard, le pacte républicain n’a aucun fondement juridique, légal ou constitutionnel. C’est simplement un mot orwellien destiné à imposer une idéologie comme si elle allait de soi. Ainsi, l’accueil des immigrés s’inscrirait paradoxalement dans ce pacte, alors que beaucoup de Français considèrent qu’une immigration trop importante ou insuffisamment contrôlée est profondément contraire à l’intérêt national.
La confusion entretenue par le prétendu pacte républicain se dissipe aujourd’hui avec fracas. L’exécutif appelle les Français au rassemblement et interdit les manifestations propalestiniennes en raison des risques de violence à l’encontre de la minorité juive. Il ne récolte cependant que les fruits de ce qu’il a semé. Les manifestants se réclament de l’Etat de Droit, de la liberté des citoyens de manifester. Mais il faut constater que ces manifestations présentent deux caractéristiques qui résultent de la politique menée en faveur des “communautés”. A force de développer les idées de repentance historique et de discrimination positive, les gouvernants de gauche et parfois de droite, ont gommé la prévalence de l’appartenance nationale sur l’origine ou sur la croyance religieuse. Le conflit entre Israël et le Hamas est l’occasion, dans notre pays, de susciter des affrontements entre des Français qui situent davantage leur identité dans leur appartenance communautaire et dans son lien avec une entité étrangère que dans leur citoyenneté française. Cette préférence communautaire et cette préférence étrangère résultent de la mise au pilori permanente de la Nation qui amène beaucoup de jeunes notamment à être animés par d’autres motifs que le patriotisme. Le fait que des centaines de “français” se battent aujourd’hui aux côtés des fanatiques musulmans en Syrie est une illustration caricaturale de cette dérive.
L’interdiction des manifestations est justifiée, puisqu’elle résulte de l’exigence d’ordre public. On aimerait simplement qu’elle soit l’effet d’une volonté de privilégier le respect de notre pays autant que du désir légitime de protéger une minorité religieuse. La profusion des drapeaux étrangers à tout propos, y compris lors de l’élection présidentielle, la multiplication des occupations de l’espace public par des manifestations liées à des pays étrangers devraient toujours être sanctionnées. La situation au Moyen-Orient est d’une complexité et d’une fragilité qui demandent de la retenue. L’Etat d’Israël doit être reconnu et défendu, mais le fait que les territoires actuels inversent l’implantation historique des Hébreux, c’est-à-dire l’actuelle Cisjordanie, ne simplifie pas les choses. Elle explique les colonies. Le poids de la Shoah a justifié la reconnaissance d’Israël afin de protéger la communauté juive tant de fois victime dans l’Histoire. Pour autant il ne faut pas être aveugle devant une situation qui rend chaque jour plus difficile une solution acceptable pour les Palestiniens. Une bande de Gaza invivable, une Cisjordanie réduite à l’état d’îlots peuvent difficilement constituer un Etat, et d’autant moins que des frères ennemis les dirigent.
La France, la vraie France, comme le disait de Gaulle n’a aucune responsabilité dans le génocide nazi, même si certains politiciens et l’administration de notre pays en ont été les complices. Cet épisode lamentable et tragique doit nous alerter sur la veulerie des hommes auxquels les Français abandonnent souvent le pouvoir, et cette leçon n’a rien perdu de son actualité. Mais, dans ces moments, il y a toujours eu des Français pour refuser le déshonneur. Ce sont eux qui ont incarné la France réelle.”Vichy est nul et non avenu”. Ce principe remis en cause depuis Jacques Chirac fait partie du “roman national” qui alimente une fierté sans laquelle une nation cesse d’exister. La France fière d’elle-même et de son histoire pourrait et devrait jouer un rôle constructif au Moyen-Orient, en montrant plus qu’elle ne le fait son souci de protéger les Chrétiens dans cette région du monde et en oeuvrant réellement pour que les droits à l’existence d’Israël et ceux des Palestiniens à une vie digne soient reconnus. Au lieu de suivre passivement la politique américaine dont l’hypocrisie et l’ambiguïté ont contribué à envenimer la situation dans l’ensemble de la région, le gouvernement français devrait avoir une position libérée des pressions qui s’exercent tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Notre pays n’a pas à fonder sa politique sur la satisfaction d’une “communauté” ou d’une autre, d’un pays ou d’un autre, mais sur une vision réaliste et honnête du contexte et de son évolution. C’est dans cette mesure qu’il pourrait jouer un rôle digne de son histoire. L’effacement de ce rôle particulier de notre pays sur la scène internationale va de pair avec la disparition de la confiance en soi de la nation. Celle-ci ne peut-être compensée par un pacte vite débordé par l’éclatement des conflits entre communautés dont on a favorisé la tendance à se démarquer de la communauté nationale.
Un commentaire
Personnellement j’ai une peur pénible que le27 juillet, 8ème centaine de la bataille de Bouvines, passe aux oubliettes de tout ce qui est officiel, les médias en premier
J’ai humblement et personellement essayé d’alerter tout correspondant . Il va de soi que ce n’est pas grand chose, mais comment faire pour réveiller directement toute autorité. Pour info voici le texte adressé
“La victoire de Bouvines : à célébrer le 27 juillet !
Dans quelques jours nous devrions célébrer, le 8ème centenaire d’un événement considérable. En 1214, une coalition, beaucoup plus puissante que le l’était Philippe II, menaça le domaine royal Jean sans Terre , roi d’Angleterre, Othon IV empereur germanique, princes Flamands et d’autres félons n’avaient qu’un objectif : dépecer le royaume de France et s’en répartir les morceaux comme d’un cerf après l’hallali. Cela réalisé, à la place de la France, il n’y aurait eu qu’un damier de principautés
Philippe II devait lutter à un contre trois, Il fit mine de s’enfuir de Tournais et se retourna en bon ordre à Bouvines (1), le 27 juillet, face à un ennemi qui lui coutait après. Le choc fut formidable et l’issue se dessina dans la somme des victoires singulières par la qualité des combattants, leur fraternité d’armes ( barons et communes ), la volonté commune de survie, la foi commune ( il faut le dire .), Le roi se jeta lui-même dans la mêlée, fut jeté à terre, puis sauvé par communes et chevaliers, tandis qu’Othon dut s’enfuir poursuivi par le chevalier des Barres qui ne lâcha prise que parce qu’il eut son cheval tué sous lui. Sur notre aile droite le comte de Flandres fut fait prisonnier La victoire fut totale et les coalisés y ont tout perdu : leurs forces, leurs prétentions et même leurs royaumes.
Le retour du roi sur Paris fut un triomphe, tel qu’en avaient connu les empereurs Romains et même mieux car le triomphe de ces empereurs ne concernait que la ville de Rome.
Ce fut, en terre de France une explosion de joie et de fierté. Cette émotion, populaire et unanime était sans doute selon l’expression du grand historien Funk Brentano « plus remarquable que la victoire elle-même ».Cela s’appelle le sentiment national. Paris illumina pendant 8 nuits ! Philippe II fut appelé Philippe Auguste
Alain Billières
(1) Bouvines vers 10 kilomètres au Sud Est de Lille
J’autorise évidemment tout plagiat