Dans le fond Hollande est régulier et prévisible. On ne lui rend pas suffisamment hommage à ce sujet. Chaque fois qu’il s’appuie sur un concept, celui-ci cède sous le poids présidentiel et s’effondre. C’est plus sûr que la météo ou que Bison futé. Ce fut l’inversion de la courbe du chômage qui a joué les Arlésiennes. Puis il y a eu la reprise effectivement présente chez les autres, mais pas chez nous. En point d’orgue, il y a la croissance qu’on réclame maintenant aux Allemands qui, c’est honteux, font des excédents et ne consomment pas assez français, ces ingrats qu’on associe pourtant avec une générosité inouïe au commémorations des guerres qu’ils nous ont faites. Comme le “poumon” du Malade Imaginaire, le Pacte de Responsabilité était la solution de nos problèmes. “Le Pacte, vous dis-je”, était martelé sur tous les tons et repris par tous les Ministres. Et voilà qu’au coeur de l’été le Conseil Constitutionnel en retoque la partie qui l’empêchait aux yeux de l’aile gauche de la majorité de n’être qu’un cadeau fait aux patrons. La gauche retoquée pour manquement au principe d’égalité ! Un comble ! Il est vrai qu’à force de donner quelque chose à ceux qui n’ont ou ne font rien, en le prenant à ceux qui ont ou font quelque chose, ces derniers finissent par ne plus avoir grand chose, et même moins que les autres… Cette fragilité des idées fortes du Président tourne au gag, celui du prestidigitateur maladroit qui raterait tous ses tours. On cherche aujourd’hui en vain un domaine où il pourrait se féliciter d’un succès, hormis celui de la Mémoire. Encore la récupération de Jaurès ne s’est-elle pas faite sans mal avec la gauche de la gauche. Encore, la tentative de faire croire à une habileté diplomatique sur le dossier ukrainien à l’occasion de l’anniversaire du débarquement apparaît-elle aujourd’hui pour ce qu’elle est : une supercherie ! Non seulement la situation de guerre s’aggrave à l’Est de l’Ukraine, mais le Président Poutine va mettre en oeuvre des mesures de rétorsion aux sanctions économiques des Etats-Unis et de leurs alliés à l’encontre de la Russie. Elles auront un impact particulièrement mal venu sur nos exportations agro-alimentaires.
La France a choisi le gros lot, le Chef d’Etat qui transforme l’or en plomb, dès qu’il y touche. Ainsi a-t-on assisté à plusieurs accueils présidentiels d’otages libérés, avec ou sans barbe. Mais c’était pour apprendre par la suite que la France détenait le record des versements de rançons, 58 Millions d’Euros généreusement remis à des terroristes qui tueront nos soldats envoyés contre eux avec les armes toutes neuves qu’on leur aura payées. Il est vrai que la lutte contre le terrorisme islamiste aura été un point fort du mandat. Venu pour faire la guerre au chômage, il aura été meilleur pour la faire tout court. Enfin, il aura réussi une fois, au Mali, encore que le Nord touareg échappe toujours au pouvoir de Bamako et se trouve exposé à la chienlit tribale libyenne. Pour le reste, on mesure un certain flottement dans la cohérence de l’action et la sûreté du jugement lorsqu’on compare l’intention louable de s’opposer aux fanatiques de l’EIIL aujourd’hui à la quasi décision d’aider les rebelles syriens hier. Improvisations et amateurisme lorsqu’il s’agit de guerre, voilà qui n’est guère rassurant. L’alignement systématique sur la politique des Etats-Unis, à la fois cynique dans ses calculs et stupide dans ses résultats, ne sert pas les intérêts de la France ni la stature de son Président. On voit désormais à quel point elle avait eu raison de ne pas soutenir l’aventure irakienne de 2003 dont les conséquences sont de jour en jour plus catastrophiques.
Non, il ne restera de ce quinquennat que le cadeau fait au lobby gay du “mariage”unisexe. Si cette curiosité anthropologique produite par la mode de notre temps subsiste lorsque des historiens se pencheront sur les cinq ans de François Hollande, ils se plairont à illustrer son image dans le fond comique en rappelant que cet instaurateur du “mariage”n’était lui-même pas marié, mais avait tenu à tromper publiquement la première dame qui n’était donc pas la sienne. Soyons honnêtes : il y a des gaffeurs chez qui la gaffe touche au génie.