“Je suis comme vous, sauf que je suis Président” semble être le seul message délivré par François Hollande au cours d’une inter-minable émission télévisée dont le but était non pas de fixer un cap au pays, mais uniquement de rendre l’image présidentielle plus sympathique. “Dans le fond, je suis un brave type qui fait de son mieux”, voilà ce que le Président d’un pays au passé prestigieux ambitionnait de faire croire aux Français. Le commentaire le plus involontairement assassin de cette pitoyable prestation fut celui de Cambadélis, qu’on peut résumer ainsi : cet homme est exceptionnel. Il a fait une chose extrêmement rare chez un Président de la République : il a reconnu son erreur. Le Président était venu dire aux Français qu’il s’était trompé. Quel exploit ! Le Président est donc un homme, un homme normal, qui est sensible, qui souffre avec les Français atteints par un drame, qui compatit aux situations sociales difficiles, qui souhaite également, comme tout un chacun, préserver sa vie privée. Cet aveu est pathétique même s’il n’est pas nécessairement sincère. Soigneusement préparé avec des experts en communication, il renforce l’évidence d’une prodigieuse erreur de distribution : cet homme n’était pas celui qu’il fallait pour le rôle, et lui même n’a rien compris à son personnage. Quand on hérite de la place occupée par Louis XIV, Napoléon et de Gaulle, on doit être digne de cet héritage. Mitterrand l’avait compris. Le prestige de la fonction doit s’accompagner d’une certaine distance. L’un et l’autre doivent être justifiés par la compétence, l’autorité, la dignité, le courage qui font qu’un chef est reconnu comme tel. L’humour, chez un de Gaulle, la culture et l’humanité chez un Pompidou, le solide appétit de Chirac étaient des moyens de se rapprocher sans être démagogue. De Gaulle au bord de la route du Tour de France, un poème d’Eluard cité par Pompidou, pour commenter avec pudeur une tragédie personnelle ( l’Affaire Russier) devenue un événement médiatique, étaient de ces moments d’humanité qui sonnaient juste. L’accueil des éboueurs de la rue du Faubourg Saint Honoré au petit déjeuner de l’Elysée sonnait terriblement faux. Quant à la vie privée, elle n’a pas de place chez un Chef de l’Etat, qui doit être exemplaire pour être respecté, parce que, précisément, si les Français l’ont élu, ils doivent l’espérer extraordinaire plutôt que normal. La France est un grand pays à l’histoire glorieuse. Elle n’est pas une petite nation scandinave. Si nous devrions davantage nous inspirer de la Suède pour certaines de nos réformes, manifestement, nos traditions politiques sont profondément différentes, et il est bon qu’elles le restent. Le Chef de l’Etat a donc joué à l’agent du pôle emploi ou à celui de la Mission Locale. Il a reçu une leçon d’économie d’une femme, chef d’entreprise. Ses réponses embarrassées, hésitantes et laborieuses, dans une langue approximative, ont vainement tenté d’apporter quelque crédit aux réformes engagées. Rien de neuf dans ce domaine. Comme d’habitude, des mesurettes, comme l’annonce d’emplois aidés pour les seniors en chômage de longue durée avant la retraite : des placebos, voire des anti-douleurs, mais en aucun cas des remèdes ! Ceux-ci sont annoncés, mais leur effet sans cesse reculé. Grande nouvelle : les impôts ne seront plus augmentés…alors que la taxe sur les résidences secondaires est dans les tuyaux. Et les rustines sur le marché de l’emploi sont financées par la dépense publique, qu’on dit vouloir réduire… L’impression qui se dégage de l’émission n’est pas seulement terrible pour l’homme que les Français ont élu en 2012. Elle est redoutable pour le pays et pour la politique, car elle se résume en un mot, ou plutôt en un oxymore : pouvoir impuissant. Le “Président qui décide”, comme il l’a rappelé, n’a plus aucune marge de manoeuvre. Son effondrement inouï dans les sondages et l’effritement de sa majorité l’entravent politiquement. Les instances européennes, le contexte économique de la Zone Euro, la situation financière du pays le privent de toute réelle liberté pour relancer la croissance. Les deux ans qui viennent ne doivent être ni un bouillonnement d’impatiences, ni l’espérance d’une reconquête partisane, mais la préparation méthodique d’un sursaut. Celui-ci, pour n’être pas une fois encore une espérance déçue, devra être préparé par une véritable réflexion sur les réformes nécessaires et par un effort de pédagogie sur leur urgence vitale pour le pays.
11 commentaires
Annoncer qu’il n’y aura plus d’impôts (mais certainement des taxes) supplémentaires à ceux qui de toute façon,un jour prochain ne seront plus en mesure d’en payer, me paraît grotesque…
La France est paraît-il un grand pays (la cinquième “impuissance” ) du monde, mais avons-nous encore de Grands Français ?
“Les instances européennes, le contexte économique de la Zone Euro, la situation financière du pays le privent de toute réelle liberté pour relancer la croissance.”
Mais si, il a une grande liberté d’action. Il peut diminuer les dépenses publiques de manière brutale ( 100 milliards par an), réduire, revoir, simplifier la réglementation, notamment le droit du travail, revenir ainsi à l’équilibre budgétaire tout en réduisant les impôts. Ce simple programme serait de nature à retourner la situation et à redonner confiance à la société civile. Il ne faut pas “relancer” la croissance, il faut libérer les énergies.
Là, je ne vous suis pas. Comment diminuer les dépenses publiques brutalement de 100 Milliards par an ? Pour le reste, la “relance”de la croissance n’est pas dans mon esprit une augmentation de la dépense publique, mais bien une baisse des taxes et des charges pesant sur la production.
Il faut revoir le périmètre de l’Etat, privatiser, mettre en concurrence, revoir les subventions et aides. D’autres pays l’ont fait (Canada, Australie, NZ, Suède….). Qu’il envoie ses sbires dans ces pays pour voir comment ils s’y sont pris.
Ok Hollande c’est Oui-Oui au pays des Bisounours, que pouvions-nous attendre d’autre?
Mais que propose les autres partis?
J’ai regardé avec intérêt et inquiétude un reportage sur Arte mardi au sujet de la croissance, leit-motiv de tous les politiciens alors que celle-ci ne sera plus jamais ce qu’elle a été, sauf si nous colonisons et pillons d’autres planètes. Si le monde entier sur-consommait et sur-gâchait autant que les Américains et les Européens, il nous faudrait 10 planètes comme la Terre…affligeant! alors, j’entends aussi des gens comme Piero San Giorgio (un survivaliste) ou encore, de plus censés, comme Attali dans l’Express cette semaine, parler de radicalisation croissante de 2 extrêmes qui pourraient converger (les écolos radicaux comme ceux du barrage de Sirvens + les djihadistes), cela est terrifiant mais pas dénué de fondement! ils remettent tous en cause (et sont prêts à mourir pour ça contrairement à ceux qui sont englués dans le consumérisme effréné) ce système capitaliste fou qui nous fait tous régresser socialement. A ce titre, même Zemmour souligne que désormais les statuts anciennement prestigieux sont délocalisables : médecins, pilotes de lignes par ex.
Quel modèle viable alors? parce que les politiciens, et pas seulement Flamby, me paraissent très loin des réalités en nous rabâchant des poncifs éculés.
Limiter le nombre d’élus et les exiger compétents…
au Parlement (un élu par département) , au Sénat, au Parlement Européen…limiter leur coûts..
Idem pour les Ministres et Cie… et pour le Président…
Supprimer les régimes spéciaux : retraites, et indemnisation chômage (intermittents du spectacle, SNCF etc…)
Faire le ménage dans les lois en supprimant ce qui est obsolète, ne proposer une nouvelle loi qu’en faisant d’abord le bilan de celles qui existent déjà sur le sujet… et en étudiants leurs effets prévisibles…et leurs dérives potentielles (ex: loi Veil, détournée en avortement libre…)
Simplifier le code du travail de la même façon…
Supprimer toutes les subventions partisanes …y compris “culturelles”
L’Etat doit se recentrer sur les missions régaliennes…
“Il est des heures graves dans l’Histoire d’une Nation, où la sauvegarde de l’autorité de l’Etat, de sa dissuasion tient dans sa capacité de discerner les menaces qu’on lui cache. La mondialisation avec laquelle nous travaillons depuis la fin de la Guerre Froide, dans laquelle, la France, pays des droits de l’Homme – autrefois – pourrait s’épanouir une patrie forte et digne, nous savons depuis peu que nous ne pouvons y adhérer. Tout me conduit à penser qu’au-delà du masque des mots et du jargon des économistes libéraux, on nous prépare à l’abandon de la France aux structures fantomatiques, sur le plan démocratique, de l’Union Européenne, en consentant à l’idée de l’anéantissement de nos forces régaliennes et de sa souveraineté nationale, réduite à peau de chagrin, prince-esclave des instances technocratiques supranationales.
Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête de l’Etat, ont formé des gouvernements de moins en moins indépendants. Ce gouvernement-ci, alléguant la poursuite des déficits publics, s’est mis en rapport avec Bruxelles, pour creuser davantage le fossé entre le peuple et la démocratie, soumettant à la Commission notre budget national.
Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la dette, l’immigration et les directives comme des normes, émises depuis l’étranger.
Infiniment plus que le poids de la finance, ce sont les importations sauvages, les banques, la tactique des pays Emergents qui nous font reculer. Ce sont les technocrates, les banquiers, la mondialisation de la crise qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd’hui.
Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La soumission est-elle définitive ? Non !
Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.
Car la France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a une vaste armée de réserve de ressources humaines, de plus en plus inutilisée, derrière elle. Elle peut faire bloc contre l’Empire de la finance que nous tenons pour responsable de la crise mondiale. Elle peut, comme l’Angleterre, le Japon, et même la Russie, en grave crise monétaire causée par les embargos de l’Europe, les Etats-Unis, voir son industrie repartir grâce aux dévaluations compétitives qui ne craignent pas du tout l’inflation malgré leurs politiques keynésiennes non conventionnelles.
Notre puissance n’est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette crise économique n’est pas terminée par la signature de la France du Traité d’Union bancaire qui n’est qu’un ersatz d’URSS économique et sociale. Cette crise est une crise mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n’empêchent pas qu’il y a, dans l’univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour le fléau du monétarisme et de la déflation. Foudroyés aujourd’hui par la force des banques, et de leur supplétif, le fiscalisme, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force économique supérieure. Le destin du monde est là. Y compris en Afrique, en quête d’un système de protection sociale, un service de santé, public et efficace comme en France contre le fléau des maladies tropicales, comme d’un service de retraite rendant honneur et dignité à ceux qui ont trimé toute leur vie durant comme des esclaves, pour le compte du parti (de l’)étranger – les multinationales.
Moi, actuellement à Paris, j’invite les autorités, les ingénieurs, les professions libérales comme sans-grades et laissés-pour-compte et les fonctionnaires qui se trouvent en France ou qui viendraient à s’y trouver, avec leur force de conviction et leur bonne volonté, j’invite les ingénieurs, les chercheurs et les ouvriers spécialistes des industries, les paysans d’infortunes qui veulent pas voir périr leur patrimoine, à se mettre en rapport avec nos équipes et à se mettre à notre service et au service de la France, une autre France. La France de demain, remettant entre leurs mains leur propre destin dont ils seront à nouveau les maîtres.
Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas.
Parce qu’il s’agit de la France, de sa souveraineté, de sa diplomatie, de son indépendance, de son avenir, dans une Europe qui cherche à faire taire ses diplomates, les âmes de ses États-membres, de son autorité, de sa volonté jamais nous ne transigerons. Nous lutterons de toutes nos forces de même que lorsque la flamme de la Résistance, en France ne s’éteignit, pas plus qu’en Europe, lorsque les démocraties les unes après les autres cédaient, s’effondraient sous le bruit des bottes des soldats allemands soumises au diktat du IIIè Reich, pour que, après tous ces sacrifices, tant d’épreuves, d’exemples, de défaites exemplaires, notre génération ne signe pas, que ce soit dans l’ignorance ou au grand jour, comme dans l’ignominie, le déclin et l’abdication définitive de nos forces, de notre patrie.
Comme toujours lorsqu’il s’agit de l’abaissement de nos forces, de notre souveraineté nationale, c’est de notre patrie, la France dont il s’agit, le parti de l’idéologie qui est à l’œuvre ourdit des complots dignes des chimères et des sirènes qu’a eu à vaincre Ulysse, et qu’il ne faut pas écouter, encore moins s’en laisser séduire. Françaises, Français, ne cédez pas aux sirènes du libéralisme et de la mondialisation, c’est l’engourdissement de l’hémorragie qui précède la paix de la mort qui est à l’œuvre !
Mais comme toujours quand il s’agit de l’honneur de la France, partout des hommes de bonne volonté se lèvent, face à l’inéluctable pour ne céder ni à la fatalité ni à la facilité pour combattre les technocrates du renoncement et des suppôts de la décadence. Car il ne s’agit ici rien de moins qu’une chronique d’une Bérézina annoncée, deux siècles après, qu’on nous cache ! Tout comme ce 18 juin 1815 à Waterloo c’est avec gravité mais résolution que j’appelle dans un esprit de reconquête, à un nouveau combat, pour la résurrection de la France éternelle et de ses forces protectrices qu’elle ne veut pas voir disparaître sans se servir de ses armes, dans la honte et le déshonneur de la seule bataille perdue d’avance qui est celle qu’on ne livre pas, au matin même de la victoire, alors même que c’est en nous-mêmes que nous portons les arrhes, les armoiries de la victoire, car nous sommes LA FRANCE !”
Excellent exercice de style. Bravo !
Hollande est-il un individu normal ou bien la caution morale d’un système mafieux ? La question mérite d’être posée, puisqu’hier le président socialiste a déclaré que la consultation des calédoniens concernant l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie aura lieu. Mais sur quel fondement ? Sans doute, en vertu de l’article 217 de la loi du 21 Décembre 1998. Cet article définit les modalités de cette consultation alors que la loi constitutionnelle du 20 Juillet 1998 intégrait seulement, dans la Constitution de la Vème République, les conditions et les délais selon lesquels les populations de Nouvelle-Calédonie seraient consultés sur l’accession à l’indépendance. Cet article 217 de la loi du 21 Décembre 1998 va donc au-delà de cette loi du 20 Juillet 1998, et il viole indiscutablement l’article 1 de la Constitution de la Vème République. J’écris “indiscutablement” car la Constitution de la Vème République s’interprète restrictivement. Cependant, le conseil constitutionnel, par décision du 15 Mars 1999, valida cet article 217 en ayant donné une valeur constitutionnelle à tout l’accord du 5 Mai 1998 signé à Nouméa, c’est à dire aux points qui n’avaient pas été intégrés le 20 Juillet 1998 dans la Constitution. Or, en France, il y a deux et seulement deux sources au pouvoir constituant, à savoir la Nation française par la voie du référendum et les Parlementaires réunis en Congrès à Versailles.
En réalité, si le président socialiste a fait cette déclaration, c’est parce que la droite calédonienne s’était opposé, le 3 Octobre 2014, à la prise de participation majoritaire de la STCPI dans le capital de la SLN. Cette demande des indépendantistes quant à l’augmentation de la clef de répartition financière entre les trois provinces de Nouvelle-Calédonienne est incompréhensible, puisque la province Nord et celle des Îles Loyauté perdent des habitants ! Si Jérôme Cahuzac avait accepté de témoigner devant d’autres personnes que des juges politisés, nous aurions su à quoi servaient vraiment ces fonds soi-disant dépensés par la Province Nord.
Addendum:
1) Bien sûr, il faut remplacer “Nouvelle-Calédonienne” par “Nouvelle-Calédonie”.
2) Comme l’article 217 de la loi du 21 Décembre 1998 est inconstitutionnel, le camp politique calédonien qui aura été désavoué par ce référendum n’en acceptera jamais le résultat…