Un petit bonhomme qui était un grand monsieur ! Telle est l’image que je conserve de Claude BERRI que j’ai connu lorsque j’étais Président du Centre Régional de Ressources Audiovisuelles (CRRAV). J’avais été marqué par Le Vieil Homme et l’Enfant et par Tchao Pantin ! : deux films dans lesquels l’humanité dans sa richesse, mais aussi dans son ambivalence, s’incarne à travers de fabuleux acteurs, qui sont aussi “des gueules” auxquelles Berri avait donné un grand rôle. J’ai soutenu malgré de nombreuses critiques le tournage de Germinal et la participation financière de la région. Certains pensaient que ce film nuirait à l’image du Nord. Comme si la mine n’était pas notre western, et comme si John FORD n’avait pas tourné Les raisins de la colère, et Qu’elle était verte ma vallée…
Dans un autre registre, des critiques ont été formulées à l’encontre de Bienvenue chez les Ch’tis. Il faut reconnaître que Claude Berri a quand même bien servi notre région, et qu’il a puissamment contribué à sa notoriété. Plus concrètement, j’avais eu l’occasion à l’époque de Germinal de déjeuner avec lui en vue d’établir une convention de participation de sa société, Renn Productions, dans un certain nombre de réalisations soutenues par le CRRAV. Cette collaboration est pour moi un très grand souvenir puisqu’elle a conduit à un certain nombre de tournages qui ont amené Michel SERRAULT à venir à Tourcoing et le CRRAV à monter les marches Cannoises pour la vie rêvée des anges. La rencontre de la région avec Claude Berri a été pour le cinéma dans la région une véritable rampe de lancement et je tiens aujourd’hui à l’en remercier.