Entre étalage de la compassion et suspecte rétention d’informations autour de la catastrophe de l’A 320, le gouvernement aura du mal à cacher l’autre mauvaise nouvelle, l’augmentation du chômage. Il a beau essayer de compenser avec de meilleurs chiffres que prévus sur le déficit budgétaire de 2014 en prétendant avec un rare toupet que l’exécutif maîtrise la conduite du véhicule, la réalité est que dans un contexte qui s’est amélioré sans que notre pays y soit pour quoi que ce soit, les autres font mieux que nous. Cette fiction d’un rôle déterminant du pouvoir, quand l’attitude de celui-ci consiste essentiellement à scruter l’horizon, masque mal l’immobilisme et la timidité des réformes qui le caractérisent. Chez les deux derniers de la classe européenne, il y a la Grèce qui chahute et gesticule, et il y a la France, un pilier de l’école qui raconte des fariboles à ses parents, ici les électeurs, pour cacher la faiblesse des notes et l’absence de travail.
L’Europe offre des visages contrastés. Hors Euro, le Royaume-Uni bénéficie de sa souveraineté monétaire et engrange les résultats de ses réformes courageuses pour réduire la dépense publique. Il caracole en tête avec un chômage à 5,7%, une croissance de 2,6% et une hausse du pouvoir d’achat de 2,1%. Malgré l’Euro, l’Allemagne continue d’afficher sa bonne santé et son chômage à 6,5% alors qu’il tangentait les 10% il y a 10 ans. Autour d’elle, une zone active prospère avec l’Euro, comme l’Autriche et les Pays-Bas ou sans comme la Pologne. Le sud de l’Europe souffre, mais l’Espagne, le Portugal et plus récemment l’Italie enregistrent de nettes améliorations dues aux réformes engagées pour restaurer leur compétitivité par la flexibilité du travail, la réduction de la dépense publique, et la diminution des impôts. En deux ans, le chômage est descendu de 17,5% à 13,1% au Portugal. Le nombre des chômeurs espagnols a diminué de 300 000 en 2014. Lorsque le chômage diminuait de 0,4% sur un an dans l’Union Européenne, il augmentait en France de 4,6 % et de 04 % sur un mois.
Non seulement les chiffres de l’emploi en France sont mauvais, mais une analyse plus précise montre à quel point ils traduisent le délabrement de notre économie et plus profondément de la société elle-même. Le taux d’emploi est de 73% au Royaume-Uni, de 77% en Allemagne, mais seulement de 69% en France malgré le nombre très supérieur d’emplois publics. Cela montre à quel point le potentiel de création de richesses est gâché par notre mauvaise gouvernance. Les emplois aidés coûteux et improductifs travestissent la réalité du chômage des jeunes, mais celui des seniors, c’est-à-dire de ceux qui après 50 ans désespèrent de retrouver du travail atteint 1,1 million et ne cesse de croître. La durée du chômage augmente également avec son cortège de problèmes annexes liés à la cellule familiale ou à l’éducation des enfants. En Février, on compte 0,8 % de chômeurs de plus d’un an supplémentaires. Si l’on prend en compte toutes les catégories de chômeurs, on passe de 3,4 millions à 5,8 millions.
L’autisme gouvernemental sur la montée des angoisses et sur le mécontentement populaire l’amène à croire que les Français voteront pour rejeter une idéologie excessivement stigmatisée. Non ! Ils voteront pour rejeter une politique qui leur paraît inefficace et même nuisible. Il y a 600 000 Chômeurs de plus depuis l’élection de François Hollande. L’UMP sera la grande bénéficiaire de ce rejet. Pourtant, depuis la stupide dissolution de 1997, les fautes lourdes de la gauche, les 35h, la folie fiscale n’ont pas été réparées par une politique en demi-teinte de mesures compliquées et parcellaires. La défiscalisation des heures supplémentaires avant 2012, comme le Pacte de responsabilité après, n’ont pas marqué les esprits suffisamment pour donner l’élan nécessaire à un redressement. Pour obtenir cet effet, il faut créer le sentiment d’une révolution, d’un virage à 180 degrés. Autrement dit, il faut du courage, et c’est dans notre pays, chez les politiciens attachés à leurs sinécures et à leurs prébendes, le fonds qui manque le plus. La France a bien changé depuis La Fontaine !
3 commentaires
Hollande n’est pas pressé de donner la parole au peuple français ; un référendum d’initiative partégée nécessite un an et demi de procédure … (loi organique du 6 décembre /2013)
D : Dépôt de la proposition de loi
Transmission au Conseil Constitutionnel (CC)
D + 1 : Vérifications dans un délai d’un mois et publication de la décision du CC au J. O. (P1)
D + 2 : Ouverture de la période de recueil des soutiens dans le mois suivant la publication P1
Période de recueil des soutiens : 9 mois
D + 11 : Déclaration du C.C. sur la validité des soutiens et publication au J. O. (P2)
Si la proposition de loi n’a pas été examinée au moins une fois par chacune des deux assemblées dans un délai de 6 mois à compter de la publication P2 au J. O., alors
D + 18 mois : le Président de la République la soumet au référendum.
Comme toujours en France: trop de procédures, trop de paperasseries, trop de délais, pas assez de véritable information, pas assez de réactivité, et surtout pas assez de courage et de sens du Bien Public…à quand une véritable réforme administrative
– pour éviter l’inutile, le superflu, les doublons,
– pour supprimer les postes administratifs obsolètes, et affecter les moyens aux véritables besoins…
-pour supprimer aussi toutes les commissions et autres comités qui ne servent qu’à offrir des placards dorés aux copains politiques
– pour diviser le nombre de député par 5… et exiger de ceux qui se présentent aux élections des compétences ou des qualités personnelles…on exige un CV pour une embauche, pourquoi ne serait-ce pas légitime de l’exiger pour nos représentants?
– pour donner à la Cour des Comptes le pouvoir de chasser le gaspillage et les privilèges (des anciens élus , ministres, et autres payés sur nos impôts etc…)