Il y a un fond totalitaire chez les socialistes. Il y a une tendance générale dans les démocraties libérales à laisser s’imposer une pensée unique. La rencontre dans notre pays de cette double réalité a, depuis longtemps ruiné l’un des deux piliers de la démocratie, la liberté d’expression, sans laquelle les autres libertés ne sont qu’une apparence. L’origine du courant socialiste français dominant, c’est le marxisme, l’idée que l’appropriation collective des moyens de production est la condition d’une société juste, c’est-à-dire égalitaire, et qu’elle est de toute façon, une nécessité historique établie par la science économique, et non un choix. Le parti socialiste a certes évolué, mais il reste prisonnier de ce péché originel qui lui fait croire qu’il détient la vérité et qui lui donne dans les débats une arrogance qui devient grotesque à mesure des catastrophes économiques ou simplement des mauvais résultats qu’il engendre. Loin de se corriger, il verse alors dans une agressivité qui est attentatoire à la démocratie. Par ailleurs, la majorité des médias a peu à peu suscité puis imposé un champ limité de ce qui pouvait être dit ou pensé. Là encore, un prétendu savoir en détermine les limites. Il n’est pas sérieux d’imaginer la fin de l’Euro ou il est impossible de se passer de l’immigration : sans la monnaie unique, nos pays s’écrouleraient sous le coup de l’explosion de la dette, sans migrants, ils seraient condamnés au vieillissement et à la disparition.
Il faut toutefois délimiter deux domaines distincts. Le premier est celui de l’économie. Le débat y est circonscrit dans des marges étroites, ouvertes durant les campagnes électorales et qui se resserrent une fois le camp vainqueur arrivé aux affaires. La “droite” va instiller une dose homéopathique de libéralisme, en supprimant l’ISF, ou en augmentant le temps de travail possible. La gauche raisonnable va jouer la flexisécurité à la scandinave. La gauche archaïque va agiter ses fantasmes sur la réduction de temps de travail, l’augmentation des taxes et du pouvoir d’achat. C’est évidemment contradictoire et absurde, mais elle ne se fait pas insulter pour autant. Non seulement elle a le droit à la parole, mais elle a souvent tendance à lui préférer le rapport de forces, voire le coup de force, par grève, blocage ou affrontements violents avec les forces de l’ordre. L’exemple des deux affiches de la CGT insultantes pour la police témoignent de la liberté d’expression dont bénéficie l’extrême-gauche. On peut simplement regretter que malgré cette liberté, le débat n’ait pas vraiment lieu. Le recours au 49/3 tandis que des mouvements sociaux se produisent n’est pas un signe de maturité démocratique.
Le second domaine est celui des questions de société. Il devrait être le plus libre puisqu’il repose sur des valeurs, sur des choix et peut moins se référer à des données scientifiques ou techniques. La “droite” opportuniste a tendance à le déserter pour éviter les pièges du politiquement correct. Lorsqu’elle s’oppose, c’est pour se rallier, honteuse et confuse, voire enthousiaste, quelques années plus tard. Les exemples de l’avortement, du Pacs, celui du mariage unisexe, la repentance historique, l’affirmation identitaire, offrent l’image d’un ralliement historique de la droite molle à des “progrès” ouverts par la gauche. Que dans ces domaines moins quantifiables que celui de l’économie, les avancées puissent être des reculs est passé sous silence. Les opposants, les résistants, les dissidents sont interdits de parole. Le mépris et l’insulte sont de droit à leur encontre. En fait, c’est sur ces questions où la discussion devrait être la plus ouverte qu’elle est proscrite au profit d’un véritable terrorisme intellectuel. La récente affaire de Black M à Verdun illustre ce paradoxe. En raison de propos antisémites, islamistes et homophobes, ce rappeur aurait du être banni par la gauche. Il a été choisi par un goût provocateur de promotion des minorités. Puis, il a été déprogrammé lorsque l’indignation justifiée s’est déployée. Mais, bien qu’ayant reconnu son erreur en annulant le concert, la gauche s’est une fois de plus abandonnée à son sectarisme en déversant un torrent de mépris et d’injures sur les contestataires. Cette contre-attaque a ciblé une fois encore le Front National qu’il s’agit évidemment de rediaboliser. Des élus “républicains”, comme Apparu se sont joints à la meute des commissaires politiques alors que des membres de ce parti avaient pourtant dénoncé le choix du rappeur. L’exigence de dignité dans une commémoration patriotique devrait être spontanée chez tous. Elle devient aujourd’hui hérétique.
Le sectarisme de la gauche, l’inconsistance de la prétendue “droite” sont des menaces pour la démocratie. Le pouvoir actuel qui tente d’introduire un peu de réalisme dans une politique économique calamiteuse, compense sur le terrain sociétal. Il faut mesurer le danger du processus pour la démocratie. Un gouvernement démocratique ne peut avoir pour ambition de changer les mentalités, d’imposer un vocabulaire où le genre remplace le sexe, où le mot race est interdit, où le patriote hostile à une immigration envahissante se voit traiter de fasciste. C’est Albert Camus qui disait justement que “mal nommer les choses ajoutait au malheur du monde”.
4 commentaires
Bien dit… Sauf une remarque, Christian…
Trois de tes éléments de conclusion ne sont pas très “adaptés, à mon sens :
« Le sectarisme de la gauche, l’inconsistance de la prétendue “droite” sont des menaces pour la démocratie. »… Non, ce sont des éléments STATUTAIRES de la République et n’ont rien de commun avec la Démocratie.
« Il faut mesurer le danger du processus pour la démocratie. »… Il ne faut que “craindre” que ce processus ne soit aggravé encore par la République, et contre la Démocratie dont nous n’avons encore jamais connu l’heure!
« Un gouvernement démocratique ne peut avoir pour ambition de changer les mentalités, d’imposer un vocabulaire où le genre remplace le sexe, où le mot race est interdit, où le patriote hostile à une immigration envahissante se voit traiter de fasciste »… Où vois tu de la Démocratie dans notre SYSTÈME actuel? Les Gouvernements depuis plus de 40 ans, ne sont NI Démocrates, ni Légitimes!
Un GVT Démocrate, dans un Pays Démocrate, sous une Constitution Démocratique… ferait référence à des VALEURS communes !
Les termes comme : le “vocabulaire”, “LES” genres et “LES” sexes, les “mots” comme race, religions, patrie, “migrations”, fascisme…
Ces bases de notre Humanité sont de ces VALEURS qui devraient être inscrites dans une Constitution Démocratique.Ne serai-ce que pour les préserver de toutes tentatives de détournement!
Mais là, nous ne connaissons pas cette Démocratie, et donc nous n’aurons jamais de GVT Démocratique tant que ces GUGUSSES ne seront que des GOUROUS de LEUR SYSTÈME, des usurpateurs de la légitimité Populaire, et des Traîtres à nos VALEURS!
Entre une droite veule, qui renie ses valeurs, et une gauche totalitaire appuyée par des médias de masse (TV)
qui oublient de penser en adoptant le “politiquement correct” laxiste
qui confondent le journalisme et le divertissement,
qui mélangent information et propagande et continuent à nous servir Hollande et Sarkosi, (malgré leur rejet massif dans les sondages); au lieu de chercher les candidats potentiels susceptibles de gouverner intelligemment la France…
qui méprisent le peuple (importance démesurée des faits divers…)…
que va-t-il nous rester comme choix aux élections?
Il y a en France des partis politiques, des organisations syndicales et d’autres organisations clairement anticapitalistes, anti libérales et anti occidentales qui n’ont aucun intérêt à ce que les choses aillent mieux. Au contraire plus il y aura de chômage, de frustrations, de désespoir surtout chez les jeunes et plus la situation deviendra tendue, insurectionelle, pourrie. Une jeunesse désoeuvrée et désespérée sera la chair à canon de la révolution et du grand soir qu’espère la gauche anti démocratique. Alors tout est bon pour mettre des bâtons dans les roues du système capitaliste, il faut surtout empêcher toute réforme qui redonnerait espoir aux gens.
Il est un vocable que la “stalinosphère” semble particulièrement affectionner lorsqu’elle anathémise les mal-pensants: l’adjectif “nauséabond”. Je le retrouve ici et là dans divers articles ou éditos censés dénoncer telle ou telle dérive par rapport à la doxa dominante. Cela fleure bon (si je puis dire) la révolution culturelle sous le Grand Timonier, lorsque des ados armés et lobotomisés se préparaient à lyncher les intellectuels révisionnistes ou supposés tels. Peut-être vaudrait-il la peine de vérifier les états de service des journalistes, censeurs ou médias qui usent et abusent de ce vocable lors des glorieux événements “progressistes” des années 60 et 70 dans les démocraties dits populaires…