Une landaise de 49 ans a été convoquée par la police pour avoir laissé un commentaire (“Hou la menteuse“) sur Dailymotion à la suite d’une interview de Madame Morano. Celle-ci se dit désolée… mais elle avait quand même porté plainte contre X et ne souhaitait pas limiter la liberté d’expression… bien entendu.
Je la rassure puisque Monsieur Delanoë a pu me traiter de délinquant sans être condamné dans la mesure où, selon les magistrats qui ont traité l’affaire, cette diffamation avait lieu pendant la campagne électorale. Il ne risquait, il est vrai, que de me faire perdre (malhonnêtement) des voix… D’autres juges avaient pu, avant que leur jugement ne soit cassé, décider qu’une opposition philosophique, religieuse ou politique à la reconnaissance légale de l’ « orientation sexuelle » constituait une injure envers des personnes, et me condamner pour cette raison.
Sans accuser un ministre de double langage au risque de me voir convoquer par la police, je constate une fois encore qu’il y a deux poids et deux mesures. Si La Fontaine revenait, il n’écrirait plus : « selon que vous serez puissant ou misérable », mais « selon que vous serez progressiste ou conservateur, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ». À l’issue de mes aventures et mésaventures judiciaires, je reste pour ma part persuadé que la liberté d’expression, même lorsqu’elle est désagréable, doit être privilégiée. C’est le charme du net, et il est préférable que des magistrats, ayant ou non séjourné dans des cabinets ministériels de gauche, ne s’en mêlent pas. Ce sera bien plus digne du pays de Voltaire et de Léon Bloy.