Il suffit de relire le vrai libéral qu’était Tocqueville pour se convaincre que l’ex-socialiste Macron est un faux libéral : comment ne pas déceler dans le plaisir narcissique du président à restreindre les libertés des Français, pour assurer leur santé et leur bonheur malgré eux, l’écho du “nouveau despotisme” décrit par l’auteur de “La Démocratie en Amérique” ? “Il est absolu, détaillé… Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance.”
Le long entretien entre l’hôte de l’Elysée et deux journalistes complaisants, voire admiratifs, était une opération de communication. Un Chef d’Etat n’a pas à rentrer dans des détails ou des commentaires visant à faire croire à une empathie pour “les jeunes” ou à l’intérêt qu’il porte aux gestes quotidiens. Si l’heure est grave, il doit en exposer les enjeux aux Français et tracer une route : 15 minutes suffisaient pour annoncer et justifier le couvre-feu, la demi-heure supplémentaire était du délayage. Il y a des ministres, et notamment le premier d’entre eux pour exposer les mesures prises et répondre aux nombreuses questions qui viennent à l’esprit. Or le spectacle présidentiel tend à marginaliser voire à effacer les interventions annexes. Cette présidentialisation outrancière du régime a une cause : la fragilité psychologique de M. Macron, sans doute mécontent des sondages plus favorables que les siens de son ex-premier ministre. Le choix du nouveau, terne à souhait, et son cantonnement dans un rôle ingrat et des tâches subalternes, doivent le rassurer, et satisfaire son ego après une émission en pleine lumière médiatique. Mais cette descente du président à tous les étages, de la connaissance affichée et apparemment chiffrée de la maladie et de ses risques jusqu’au lavage des mains et aux soirées entre amis, est, hélas l’expression du nivellement de nos institutions et de la confusion des priorités. L’épidémie est certes un sujet important mais il ne devrait pas être obsessionnel au point d’inoculer dans la société française un climat permanent de terreur. La satisfaction intime que semble ressentir le Chef de L’Etat à instaurer les urgences, l’une après l’autre, et à s’immiscer dans la vie privée des personnes, de même que les vannes qu’il ouvre de plus en plus largement pour déverser un argent public virtuel, puisé dans un déficit récurrent et une dette sans fond, témoignent d’une dérive qui nous éloigne d’un Etat démocratique, celui où sous le contrôle du Peuple souverain et de ses représentants, les libertés fondamentales sont préservées et la dépense publique, l’argent des contribuables, gérée avec mesure et responsabilité.
Or, c’est la démesure, celle qui identifiait les tyrans selon les Anciens Grecs, qui marque la présidence actuelle. Parce qu’un pouvoir trop isolé du peuple, au sommet d’un Etat trop lourd n’a rien vu venir, n’a rien prévu ni préparé, depuis de longs mois les Français payent la note, avec des restrictions de leurs libertés, avec une détérioration de leur économie, avec des pertes d’emplois considérables. Alors que les investigations ont commencé chez les ministres qui sont l’objet de plaintes, faut-il voir dans le durcissement des mesures la réponse à une double panique, apparente devant l’épidémie, et réelle devant les poursuites judiciaires ? Absence de masques proclamés inutiles, insuffisance des tests, saturation des hôpitaux, confinement mortel pour une économie où le tourisme est essentiel ; puis déconfinement raté, tests surabondants et inefficaces multipliant les faux positifs, sans permettre l’isolement immédiat ; et maintenant, nouveau risque de submersion du système hospitalier : les discours présidentiels tendent à masquer une politique chaotique et décevante dans un pays qui se croyait exemplaire pour la santé de ses habitants.
Les chiffres du Printemps étaient mauvais pour la France avec un taux de létalité élevé ( 18,5% des cas confirmés au 24/6) qui témoignait d’une stratégie sanitaire désemparée. Ceux d’aujourd’hui ne les approchent pas, et l’on peut s’interroger sur la peur entretenue par le pouvoir : soit la leçon de la “1ère vague” n’a pas été retenue et les moyens hospitaliers sont toujours insuffisants ; soit nos dirigeants trouvent dans cette politique univoque, le climat qu’elle nourrit, et les freins à la contestation qu’elle entraîne, bien des avantages, notamment celui d’empêcher les manifestations populaires, de contraindre l’opposition à l’union nationale, de brouiller comme d’habitude sous ce régime la préparation des élections, en l’occurrence les régionales.
Les exemples étrangers les plus pertinents sont ceux de Taïwan et de Corée du Sud : proche de la Chine communiste, et exposé à de nombreux échanges avec elle, Taïwan compte 7 morts pour 24 millions d’habitants. Fermeture des frontières, les 3 T (test, traçage, traitement), masques produits localement, mais pas de confinement généralisé… L’échec du traçage, l’inefficacité des tests, les polémiques stériles sur le traitement conduisent tardivement notre pays à une stratégie à la fois plus floue sur le plan médical ( tester, alerter, protéger) et plus coercitive avec l’instauration d’un couvre-feu peu convaincant pour empêcher la circulation du virus mais qui tue à coup sûr un art de vivre à la française et les entreprises qui le déploient dans nos villes.
7 commentaires
De là à médiatiser l’action de la justice à l’encontre de ministres en exercice pour déceler d’éventuelles dysfonctionnements, autant donner directement le pouvoir exécutif aux juges, on gagnera du temps mais pas certain qu’ils fassent mieux, surtout quand on voit leurs performances en matière de traitement des vrais délinquants.
Spectacle néfaste de ces hauts représentants de la république offert aux yeux d’une certaine jeunesse à qui l’on demandera demain de respecter le petit policier du coin !
On empêche les diners au restaurant ( à moins de se mettre à diner à 18h comme les nordiques et anglo-saxons!), mais on laisse les “rave parties”, les manifs traoré et autres rassemblements imbéciles sans les empêcher… on plaint “les jeunes” de ne plus pouvoir “faire la fête”, comme si la soulographie et les discussions style “café du commerce” devaient être leurs activités principales plutôt que leurs études…victimisation, évasion, consommation toujours, au lieu d’encourager les gens à se conduire de façon responsable; Quant à l’information des médias audiovisuels publics n’en parlons pas! complaisante avec le pouvoir en place, participant à l’angoisse plutôt qu’à une information objective ;Quand on pense que tout le monde est obligé de payer une redevance pour se faire manipuler! A quand le choix de payer la redevance aux chaines de son choix ? idem à quand un “ticket d’éducation” qui permettrait de faire instruire son enfants dans le privé ou le public selon son choix , écoles qui seraient payées en fonction du nombre de leurs élèves (avec bien sûr un contrôle de l’état pour éviter embrigadement, etc.) alors sue l’état ne vise qu’à enrégimenter les enfants à partir de 2 ans!
pas de responsabilités à avoir, on a jamais vu dans l’histoire de l’humanité des vieux reprocher aux jeunes de vouloir vivre leur vie de jeune.
Crevez immédiatement si vous le désirez(d’une vie confinée et masquée, ou dans un cercueil quelle différence ?) et laisser les gens encore vivants et en pleine santé profiter de leurs pleines capacités,(y compris à résister contre un malheureux virus) pour vivre.
Merci !
Tous les moyens sont bons pour attaquer la liberté individuelle et la responsabilité et préparer le terrain à un régime dictatorial. Malheureusement les Français sont sans réaction devant ces attaques. La préservation de la liberté n’est pas leur priorité.
Macron est bel et bien un libéral, pas tendance Tocqueville, mais de gauche, cette gauche caviar qu’il affectionne tant, puisqu’il est selon le mot savoureux d’Onfray, “la poupée gonflable du capital”. Toute sa politique économique menée jusque là en témoigne. Les plus riches qui l’ont placé à l’Elysée à coup de propagande médiatique se sont vus grassement remercier par le président Macron en supprimant l’ISF et en instaurant le PFU. Il n’y a que les libéraux, qui croient à la fable du ruissellement, que le marché va enrichir la nation. Il n’y a pas besoin d’être un économiste aiguisé pour comprendre que l’argent va à l’argent et se fiche du reste! Un rapport vient d’ailleurs d’établir cette semaine que l’argent des grandes fortunes n’a pas ruisselé sur le pays depuis 3 ans.
“Il suffit de relire le vrai libéral qu’était Tocqueville pour se convaincre que l’ex-socialiste Macron est un faux libéral : “
Vrais ou faux libéraux, c’est un vrai-faux problème car on en arrive toujours à la même chienlit :
“Absence de masques proclamés inutiles, insuffisance des tests, saturation des hôpitaux, confinement mortel pour une économie où le tourisme est essentiel ; puis déconfinement raté, tests surabondants et inefficaces multipliant les faux positifs, sans permettre l’isolement immédiat ; et maintenant, nouveau risque de submersion du système hospitalier”
C’est bien parce qu’une clique de libéraux (vrais ou faux, peu nous importe) totalement sclérosés intellectuellement continue à prétendre que l’Etat est trop lourd ou que le libre-échange avec la Chine est incontournable qu’on s’en trouve là.
Vous rendez-vous compte que vous nous affirmez froidement que notre vocation serait…d’accueillir le tourisme des autres pays ?
Cerise sur le gâteau :
“Les exemples étrangers les plus pertinents sont ceux de Taïwan et de Corée du Sud : proche de la Chine communiste, et exposé à de nombreux échanges avec elle, Taïwan compte 7 morts pour 24 millions d’habitants.”
Oui, ce sont les pays bénéficiaires de votre folle politique libérale, qui a conduit à laisser désindustrialiser la France à leur profit.
Eux peuvent se passer des touristes et fabriquer leurs propres tests et masques, nous ne le pouvons plus.