Pendant que la France cultive sa nouvelle image d’Absurdistan européen en inventant le confinement à l’extérieur, nouvel avatar de la pensée compliquée du “en même temps” de notre génial Conducteur, le nouveau président américain compense une démarche physique hésitante par des propos d’une étonnante fermeté à l’encontre de son homologue russe, Vladimir Poutine, qui serait, selon lui, un “tueur” qui ne perd rien pour attendre le châtiment.
Si la France fonctionnait correctement, au lieu d’avoir un président obsédé par son image quotidienne et par sa réélection hypothétique dans un an, intervenant comme la mouche du coche dans la gestion de la crise sanitaire, à ceci près que la mouche, chez La Fontaine, n’est quand même pas parvenue à arrêter l’attelage, le Premier Ministre gérerait l’épidémie avec les organismes prévus pour ce faire , le ministère de la Santé, l’Agence Santé Publique France, la Haute Autorité de Santé, ou le Haut Conseil de Santé Publique, qu’on a cru devoir doubler par des Conseils qu’on n’écoute plus, et le Président pourrait régner sur son domaine réservé, la politique internationale. Mais non, mouché par Erdogan, renvoyé dans ses buts par les Libanais, il se blottit dans les bras de la puissante Allemagne au sein d’une Union Européenne dont il faut tout attendre, sauf qu’elle favorise nos exportations de matériel militaire, ou songe à quitter l’orbite américaine pour oser devenir la puissance qu’elle devrait être.
Or, avec Biden, c’est clairement le retour de la pensée du défunt Zbigniew Brzezinski à la Maison Blanche, sauf que le monde a changé depuis que l’ardent propagandiste de l’impérialisme américain, membre éminent de la Trilatérale, avait écrit “Le Vrai Choix”, en 2004. Il faut relire cet ouvrage et certaines de ses formules. “La puissance de l’Amérique … est aujourd’hui l’ultime garant de la stabilité mondiale”, “L’acceptation du leadership américain par le reste du monde est la condition sine qua non pour échapper au chaos” sont des phrases qui ne laissent aucun doute sur une conception de la politique américaine fondée sur le rôle missionnaire du pays propre à justifier moralement son droit à l’hégémonie… “ouverte” précise Brzezinski. Contrairement à ce qui a été martelé par les grands médias pendant quatre ans, l’homme dangereux à la tête des Etats-Unis n’était pas Trump, c’est aujourd’hui Biden. Le premier avait une politique marquée par la préférence nationale et la défense des intérêts de la nation américaine. C’était la voie vers une politique réaliste et multilatérale. Biden a relancé la vieille obsession qui consiste à voir dans la Russie le principal ennemi. C’est là une position idéologique plus que stratégique : la Russie n’est plus le rival que semblait figurer l’URSS. Elle n’en a ni les moyens, ni la volonté. Elle veut seulement ne pas être assiégée, conserver un rayonnement sur des pays qui lui ont été incorporés pendant des siècles, et au-delà exister dans le monde comme il sied à un membre du Conseil de Sécurité des Nations Unies. De tentatives de déstabilisation en révolutions plus ou mois colorées chez ses voisins immédiats, de dénonciations d’assassinats curieusement maladroits en sanctions ciblées, c’est bien Washington qui fait la guerre à Moscou, et non l’inverse. Souvent au mépris du droit international, des droits humains élémentaires, avec un cynisme paré de discours moralisateurs ! Que dire de la guerre entretenue depuis dix ans en Syrie, de la présence d’une base américaine sur le territoire de ce pays, près de la frontière jordanienne, d’un soutien aux forces kurdes leur permettant d’occuper à l’est de l’Euphrate un territoire qui n’est pas peuplé de Kurdes sur lequel ils volent le pétrole dont les Syriens auraient le plus grand besoin en raison de la paupérisation du pays ?
Pourquoi cette haine de la Russie ? Parce que celle-ci représente au sein de la civilisation occidentale la résistance à l’idéologie américaine, ce mondialisme qui sous prétexte d’exporter la démocratie entend surtout procéder à un nivellement culturel réduisant le monde occidental à un vaste marché de consommateurs abêtis, soumis au “tittytainment”*, au sein de leurs tribus broyées par les migrations. Le modèle américain face au modèle russe : voilà le vrai débat ! D’un côté, un pays d’immigrés unis par un mode de vie superficiel que toute crise économique peut remettre en cause et dont les communautés vivant côte à côte risquent d’être de plus en plus face à face. De l’autre un pays, certes composite, mais attaché à ses traditions, à son histoire, à sa riche culture. Si la France veut persévérer dans son être, c’est le modèle russe qu’elle doit choisir d’autant plus qu’il ne prétend pas imposer un système politique. La France peut parfaitement sauvegarder à la fois son identité culturelle et ses libertés, à condition de réserver celles-ci à ses citoyens et de renoncer à être le réceptacle de toute la misère du monde.
A plusieurs reprises, la France ne s’est sauvée qu’en pratiquant une stratégie de revers. Sous François 1er et sous Louis XIV elle s’est alliée au Grand Turc contre l’Empire. Elle devrait aujourd’hui avoir le courage de renouveler cette pratique indispensable à son indépendance et à sa survie. Cela veut dire : quitter l’Otan, et ne pas craindre de soutenir la Russie de la Crimée à la Libye en passant par la Syrie.
*« Tittytainment » est un mot-valise désignant un sous-système soutenu voire mis en œuvre pour inhiber la critique politique chez les laissés-pour-compte du libéralisme et du mondialisme. Il passe notamment par l’omniprésence de divertissements abrutissants et une satisfaction suffisante des besoins primaires.
6 commentaires
Biden est dangereux en raison de la dégradation de ses faculté mentales et de la tradition belliqueuse démocrate qu’il croit devoir entretenir. S’en prendre à la Russie comme si c’était l’URSS est absurde et dangereux. US et Russie appartiennent de nouveau à la même civilisation. Des relations de confiance seraient normales, surtout face aux adversaires communs que sont l’islam et la Chine.
Un petit mot, je reviendrai ultérieurement ; je pense que le fonctionnement de Biden montre la limite des fameux “Globalists” américains qui pensent que leur puissance financière et la force des GAFA……permettront de toucher le monde entier. La Chine est dangereuse par son comportement non démocratique et le non respect de certaines règles, faire travailler les enfants…mais comme la Russie, l’Inde, l’Australie, le Brésil, le Japon… elle veut garder son identité et la longue histoire. Je ne vois pas ces pays partir vers l’amour de la peau noire, du sans genre, de l’écologie rouge vive avec l’idée unique. Les mondialistes des Etats-Unis ne pourront faire avaler la cancel culture des progressistes, idiots qui ne vivent que dans le virtuel
“Biden a relancé la vieille obsession qui consiste à voir dans la Russie le principal ennemi.”
encore faudrait il que Biden soit réellement aux commandes !
son attitude a peut être plus a voir avec la politique politicienne intérieur et la stature d’homme d’état qu’ils souhaite se donner auprès de ses électeurs et vis a vis de ses alliés au sein de l’empire qu’avec les relations internationales !
très juste analyse…cela doit passer par l’instruction qui fait l’identité d’un peuple…cependant au lieu d’être le réceptacle de toute la misère du monde comme il est dit dans l’article,ne pouvons nous pas donner les clés à la misère pour qu’elle puisse ouvrire la porte de sa richesse intérieure brute?dans une relation courtoise toujours attentif au bien commun de cette planète qui appartient à tous sans clivage identitaire au départ du commencement(normalement dans une perception théorique de l’être humain comme il me semble avoir gardée en mémoir un texte de Rousseau du premier homme qu’on tente de l’envisager dans son AMOUR DE SOI,et un autre philosophe qui met en avant sa Fierté à contribuer au travail social)…je pense qu’avant d’être un réceptacle de cette misère, l’histoire occidental opprime puis inverse les valeurs dans son territoire en oubliant sa participation à l’immigration et maintenant pour les migrans,prend sous sa protection des gens qu’on va exploiter d’autant mieux qu’ils connaissent peu les codes ici! et se fait passer pour victime en “aidant” alors que c’est du déni ou du mépris pour l’autre dont on se fait le vrai réceptacle(dans une échelle sociale vertigineuse de décalage horraire si ce n’est d’ horreures des intérêts qui finissent par cliver les uns et les autres sous la coupelle des vrais puissants gestionnaires de la confusion du monde entier pour divulguer des vérités qui sont aussi éclatantes que le soleil autour de la terre des aveuglés se portant volontaires à leur handicape inténationnale…cette misère,il faut l’interroger honnêtement un jour ou l’autre ou ce sera la guerre véritable…(c’est mon humble point de vu d’une personne sans diplôme universitaire)!
Contrairement à ce qui a été martelé par les grands médias pendant quatre ans, l’homme dangereux à la tête des Etats-Unis n’était pas Trump, c’est aujourd’hui Biden.
La Russie n’est plus le rival que semblait figurer l’URSS. Elle n’en a ni les moyens, ni la volonté. Elle veut seulement ne pas être assiégée, conserver un rayonnement sur des pays qui lui ont été incorporés pendant des siècles, et au-delà exister dans le monde comme il sied à un membre du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Que dire de la guerre entretenue depuis dix ans en Syrie, de la présence d’une base américaine sur le territoire de ce pays, près de la frontière jordanienne, d’un soutien aux forces kurdes leur permettant d’occuper à l’est de l’Euphrate un territoire qui n’est pas peuplé de Kurdes sur lequel ils volent le pétrole dont les Syriens auraient le plus grand besoin en raison de la paupérisation du pays ?
“La France peut parfaitement sauvegarder à la fois son identité culturelle et ses libertés, à condition de réserver celles-ci à ses citoyens et de renoncer à être le réceptacle de toute la misère du monde.” et j’ajouterai, de savoir reconnaitre ses ennemis et de les combattre; l’envahisseur aujourd’hui n’est plus l’utopie communiste totalitaire, mais l’islamisme conquérant par le fer et par le feu; ces deux idéologies ignorent la notion de liberté, et s’imposent par la force., grâce à des ignorants et des profiteurs opportunistes…A quand l’emmergence d’une résistance suffisament forte pour opérer la “Reconquista” indipensable?