Le Premier Ministre était présent à Hem ce lundi à l’invitation de mon ami Francis VERCAMER, Député-maire Nouveau Centre. Trois moments denses dans cette visite : le parcours de l’entreprise Damart avec des contacts chaleureux (évidemment) avec les salariés ; la rencontre avec la Direction Régionale du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, le Conseil Régional et les Syndicats professionnels salariés et patronaux ; une réunion publique enfin devant un parterre de chefs d’entreprises et de sympathisants. Ce déplacement tombe à point au moment où les mauvaises nouvelles se succèdent sur le front de l’emploi, et où il ne se passe pas de jour sans que j’apprenne les difficultés d’entreprises dans l’agglomération tourquennoise.
C’est le cas aujourd’hui du Peignage Dumortier. Je rencontre vendredi les responsables d’Asselin Thibeau. Je retiens deux idées essentielles de cette visite : d’abord, la prise de conscience aiguë de la part du Gouvernement des difficultés de l’industrie et donc de la menace qui pèse sur l’emploi ouvrier. François FILLON a souligné que l’Allemagne, qui est loin d’avoir un contexte social moins favorable que le nôtre, a su beaucoup mieux que nous protéger et développer son industrie, en maintenant ses parts de marché dans le commerce international. Dois-je rappeler une fois encore que l’Allemagne a augmenté de trois points sa TVA, quand nous avons, nous, renoncé à la TVA sociale ?
Ensuite, l’accélération des innovations techniques et de la concurrence internationale oblige à des restructurations plus rapides et donc à des adaptations plus fréquentes des personnels. L’urgence réside bien sûr dans le développement d’une formation continue plus conforme aux attentes et aux besoins. Mais elle doit aussi consister en une meilleure information de l’ensemble des travailleurs. On comprend les difficultés que ressentent les chefs d’entreprises à laisser passer des informations négatives. Il est pourtant indispensable que l’accompagnement des salariés se fasse le plus en amont possible. Au stress de la mobilité dont on connaît trop les conséquences, s’ajoute l’angoisse de la nouvelle apprise trop tardivement et à laquelle on n’est pas préparé.
La participation voulue par le Général de Gaulle doit aussi être une participation à l’information. Cela est nécessaire dans une société où l’information est l’essence même du pouvoir : pas de Démocratie dans l’entreprise sans le maximum de transparence. C’est sans doute aussi parce que l’association entre les propriétaires d’une entreprise et ceux qui y travaillent est beaucoup plus forte en Allemagne que les résultats y sont meilleurs.