Débat très intéressant à l’Institut Thomas More mercredi, sur la place de l’identité européenne dans le débat sur l’identité nationale, avec Jean-Louis BOURLANGES et Pierre MANENT. Débat de haut niveau certes, entre le philosophe et le juriste technocrate, qui ont témoigné l’un et l’autre de leur insatisfaction devant la manière dont l’Europe se construit, et le peu de place qu’elle occupe dans le sentiment d’appartenance des européens. Ils m’ont fait repenser à la phrase d’Eric BESSON disant que la France est un conglomérat. J’imagine très bien ARLETTY en Marianne répondre : « est-ce que j’ai une gueule de conglomérat… ? ». En revanche, la définition du Ministre convient assez bien à l’Europe. Celle-ci ne veut pas reconnaître ses racines chrétiennes. Elle ne possède pas de langue commune, et n’a pas vécu l’Histoire comme un destin unique, mais comme une longue série de conflits de plus en plus sanglants. Il est difficile de dessiner un visage avec une gomme…
La Suisse, malgré sa diversité, est le produit d’une telle histoire. La Bosnie, curieusement citée par BOURLANGES, est une aberration qui ne peut conduire qu’à l’éclatement. Il permettra à la république serbe de Bosnie de rejoindre la Serbie, à l’Herzégovine de se fondre avec la Croatie, et il laissera donc aux bosniaques musulmans l’alternative, de rejoindre les Croates, ou de former un second Kosovo. Que reste-il donc à l’Europe ? Le projet commun ? Malheureusement, pour l’instant, ce projet oscille entre le pare-choc inefficace et le punching-ball offert à tous les coups de ses concurrents. Plus récemment, on a voulu donner à l’Europe un visage unique. En bonne technocratie, de la même manière que le guichet unique n’annonce qu’un guichet de plus, le visage unique de Monsieur VAN ROMPUY, ne fera que s’ajouter à ceux de Monsieur BARROSO et pour l’instant de Monsieur ZAPATERO…pendant 6 mois. Il faudra même leur adjoindre celui de Catherine ASHTON. Je me souviens encore de son sourire, toutes dents dehors, lorsque commissaire au commerce, elle avait signé un accord historique entre l’Europe et la Corée du Sud, qui avait déclenché la colère des constructeurs européens. On peut toujours compter sur les britanniques pour protéger les intérêts européens, notamment à l’heure où la Corée du Sud parvient à supplanter la France, dans un marché d’installations nucléaires dans les Emirats Arabes Unis…
Un commentaire
Excellent texte avec lequel je suis tout à fait d’accord! Merci Monsieur le député