“Le Congrès ne fera aucune loi… restreignant la liberté d’expression, la liberté de la presse…”
Certains de mes collègues seraient bien inspirés de relire les grands textes fondamentaux des États de droit. Ils se rappelleraient alors que “le droit de manifester sa pensée et ses opinions, soit par voie de presse soit de tout autre manière, ne peut être interdit”.
La récente polémique lancée par les divulgations de Médiapart, et développée par plusieurs autres médias, est certes désagréable pour les intéressés et singulièrement pour Éric Woerth. Elle fait toutefois partie intégrante de la vie démocratique et doit être assumée comme telle dès lors que la pluralité de la presse et l’indépendance de la justice permettent à la défense de s’exprimer, et aux juges de sanctionner les abus déjà prévus par la CESDH et par nos propres textes législatifs.
C’est la raison pour laquelle je considère comme assez stupéfiante l’idée de produire je-ne-sais-quelle résolution ou proposition de loi qui apporteraient une nouvelle limite à la liberté de penser, de s’exprimer ou d’investiguer. La pensée unique et le politiquement correct ont déjà suffisamment installé le régime de la langue de bois ! Dans l’affaire qui nous occupe, j’ai observé que les points de vue de Libération et du Figaro n’étaient pas les mêmes, ce qui est très rassurant… Il faut, une nouvelle fois, souligner que les parlementaires n’ont pas pour vocation de répondre par un texte aux emballements émotionnels de l’opinion publique. Trop de textes ont été rédigés sous la pression du moment et ont montré soit leur inutilité, soit leur nocivité dans le long terme. Or, la liberté d’expression n’est pas un détail dans une démocratie. Elle en est le cœur même. Il faut s’en souvenir même lorsqu’elle prend un tour déplaisant. C’est ce que la sagesse populaire appelle à juste titre, le revers de la médaille.
3 commentaires
Vos collègues feraient bien de relire un texte français, écrit par un Législateur – le premier ! – qui avait une très grande conscience de sa fonction et de son instrument (la loi) :
“la loi n’a le droit de défendre QUE CONTRE CE QUI EST NUISIBLE A LA SOCIETE”.
La liberté d’expression étant “l’un des droits les plus précieux de l’Homme ET du Citoyen…Il va de soi que toute loi visant à entraver ce droit précieux, va précisément dans le sens inverse des idéaux de 1789, dont pourtant se réclame les parlementaires…
Il est bien qu’un député UMP prenne conscience de la situation car d’après le classement de reporter sans frontière la France régresse fortement en terme de liberté de la presse. Elle est passée du 31 eme rang en 2007 au 43 ème rang en 2009. Et la situation ne s’améliore pas. Je trouve cette situation très préoccupante. Pas vous?
Bien vu Monsieur Vanneste.
La liberté d’expression se réduit en France comme peau de chagrin, on n’a le droit dans ce pays de proférer des conneries qu’à condition qu’elles soient estampillées bien à gauche.