J’ai accordé un entretien pour le mensuel Politique Magazine de ce mois de février.
Qu’avez-vous retenu de la conférence de presse du chef de l’État, mardi 8 janvier ? Quels sont, pour vous, les points essentiels de son intervention ?
C’est l’idée de civilisation qui a été le fil conducteur de l’intervention du Président de la République. J’adhère tout à fait à la pensée contenue dans ses propos qui fait allusion à la formule d’Auguste Comte : l’ordre et le progrès, ou le mouvement comme le dit Nicolas Sarkozy. La civilisation est un mouvement d’humanisation, d’appropriation d’un ordre, marqué par des repères, repères moraux en particulier. Je crois aussi que la liberté et la responsabilité, c’est à dire le libre arbitre et non la libération sans frein, sont des valeurs essentielles qui doivent garantir nos ambitions légitimes dans les domaines de l’économie comme de l’écologie, de l’éducation comme de la santé. La notion d’équité est également importante et doit être au coeur de notre conception de la justice, de la justice sociale en particulier qui ne peut être détachée du mérite, de l’effort et du travail. Néanmoins, je ne peux que regretter l’emploi systématiquement péjoratif du mot « conservatisme » confondu avec la préservation des privilèges corporatifs, alors qu’il signifie au contraire l’attachement aux valeurs et aux droits fondamentaux de l’humanité, c’est-à-dire aux véritables droits et devoirs de l’Homme. Je ne peux que regretter également l’oubli de la Famille qui aurait quant à elle besoin autant de discours que d’exemple.
Vous avez récemment déposé une proposition de loi visant à la reconnaissance du génocide ukrainien. Quelles sont vos motivations ?
L’idéologie marxiste, sous sa forme la plus souvent gauchiste, domine le domaine de la communication de la pensée dans notre pays qui est devenu une sorte d’Albanie des idées… La pensée unique, le terrorisme intellectuel faudrait-il dire, s’impose à l’économie, à l’histoire, à la justice et aux journalistes par le biais de l’éducation. Il y a également « l’historiquement correct » qui veut que l’esclavage n’aurait été perpétré que par les blancs occidentaux contre les Africains, que le génocide n’a pu être pratiqué que par les Nazis voire les Turcs à la rigueur. Ceux qui ont applaudi à l’arrivée des Khmers rouges à Phnom-Penh ont du mal à ne pas concevoir Fidel Castro comme autre chose qu’un vieillard sympathique, alors qu’il est un dictateur impitoyable. Le génocide du peuple Ukrainien par le dictateur communiste Staline nous rappelle que l’autre grand totalitarisme du XXème Siècle n’a pas été moins cruel que le nazisme. 6 millions d’ukrainiens, paysans du grenier à blé de l’URSS ont été condamnés à mort, notamment par la famine et la déportation. C’est un des grands oublis de l’idéologie française tellement enclin à distinguer les bons et les mauvais morts. Ce génocide est constitutif de l’identité Ukrainienne, ce peuple dont on a voulu nier l’existence.
Ou en est-on de « l’affaire Vanneste » ?
Après la scandaleuse annulation de la condamnation de Monsieur Frêche par la Cour d’Appel de Montpellier, j’attends avec beaucoup d’intérêt la décision de la Cour de Cassation en ce qui me concerne. Actuellement, nous en sommes toujours au coup d’Etat de juges qui ont condamné un député alors qu’il exerçait la fonction tribunicienne qui est d’abord la sienne, en justifiant son opposition à une loi. S’en prendre ainsi à la liberté d’expression d’un député à propos d’une loi et le condamner au nom de cette loi, c’est porter triplement atteinte à la Démocratie et à la République, puisque c’est punir rétroactivement la liberté d’expression d’un citoyen élu par d’autres citoyens pour établir la Loi. L’incroyable complicité d’élus, de journalistes et de magistrats dans cet attentat contre nos institutions ne peut que nous inquiéter sur l’état de notre Pays. Elle atteint en particulier la véritable laïcité qui consiste à respecter la foi des croyants et les conséquences morales qu’elle implique.
Vous avez été largement réélu député malgré le lynchage médiatique dont vous avez été victime. Vos adversaires ne vous ont-ils facilité la tâche ?
On peut constater le fossé qui sépare les vraies gens, leur bon sens, et leur sens de la responsabilité, des prétendus intellectuels qui trahissent leur mission en tuant l’intelligence française en même temps que la liberté d’expression. Le Marais médiatique parisien les enlise dans une médiocrité satisfaite qui prend tour à tour les visages de la pensée unique, du politiquement correct et du terrorisme intellectuel. L’insistance de ceux-ci à m’agresser n’a fait effectivement que renforcer la résistance de ceux-là, et leur soutien à mon égard.
On vous donne gagnant à la mairie de Tourcoing…
La ville de Tourcoing a, durant quatre mandats municipaux, été dirigée par des équipes de droite élues majoritairement. Puis, elle a connu trois mandats durant lesquels la gauche a détenu le pouvoir municipal sans avoir jamais dépassé la barre des 50%. C’est la présence du Front national au second tour qui a jusqu’à présent permis la victoire relative de la gauche. J’ai aujourd’hui bon espoir que la triangulaire soit évitée aux municipales de Tourcoing comme elle l’a été aux législatives de 2002 et de 2007. Tourcoing est la seule grande ville actuellement dirigée par la gauche dans le Nord Pas-de-Calais qui a voté pour Nicolas Sarkozy et élu deux députés UMP. C’est pourquoi, il apparaît légitime d’espérer que la liste que j’ai l’honneur de conduire l’emporte à Tourcoing, ce qui déterminera le basculement de l’ensemble de la Communauté urbaine de Lille…
2 commentaires
Le courage et la lucidité de Monsieur le Député honorent la pensée et l’esprit français.
De tout coeur avec lui dans la méditation et la prière.
Y. Bordet
Sur le génocide ukrainien, il est vrai que la France pourrait le reconnaître comme tous d’autres crimes du même type.
Quant à la décision de la Cour de Cassation, on verra bien. Laissons la justice faire son travail. Mais franchement, je ne vois pas bien où devrait se situer le “complot”. Vous étiez député au moment du vote de la loi sous le coup de laquelle sont tombés les propos, d’accord ou pas, il faut la respecter. Dura lex sed lex.
Et pour la politique de civilisation, le discours du Président reste toujours dans le flou et les mesures concrètes se font attendre.