Le Groupe thématique UMP sur le pouvoir d’achat, sous l’impulsion du député Frédéric Lefebvre, cosigne, avec le groupe Nouveau Centre, cette tribune parue aujourd’hui dans les Echos.
NB : à voir ma vidéo sur le pouvoir d’achat des personnes âgées et notamment des femmes.
A l’heure où le pouvoir d’achat est, légitimement, au cœur des préoccupations de tous les Français, il est urgent d’agir. Agir, mais pas à n’importe quel prix ni n’importe comment.
Ceux qui promettent d’augmenter de manière globale et immédiate l’ensemble des salaires et retraites mentent. Pire, ils hypothèquent l’avenir de nos enfants.
Nous connaissons tous la gravité de la situation financière de notre pays. C’est pourquoi toute mesure en faveur du pouvoir d’achat doit être juste et raisonnable.
Parmi ces mesures, il y en a une qui doit prévaloir sur toutes les autres et être immédiatement mise en œuvre : c’est la revalorisation des petites retraites.
Parce que la valeur d’une société se mesure à la manière dont elle traite les personnes plus modestes, à l’aide qu’elle accorde à tous ceux qui en ont le plus besoin. Une société juste ne laisse pas de côté ceux qui ont travaillé toute leur vie et sont en droit de vivre leur retraite dignement.
Qui peut accepter que, dans notre société moderne d’abondance et de surconsommation, des personnes âgées n’aient que six cents euros par mois pour vivre ? Que certaines doivent rogner sur leurs dépenses de santé, d’électricité, de chauffage – sur le strict nécessaire ?
Bien sûr, les personnes âgées ne défilent pas dans les rues, ne cassent pas les vitrines, ne se révoltent pas. Elles ne sont pas syndiquées et ne revendiquent pas. Mais la peur silencieuse, l’angoisse du quotidien que l’on tait est encore plus insupportable. Elles souhaitent simplement être traitées dignement. Aujourd’hui, beaucoup de personnes âgées qui sont au minimum vieillesse ou qui ne perçoivent qu’une petite retraite attendent un geste fort. Soyons à la hauteur de leur dignité en leur redonnant les moyens de vivre décemment.
Revaloriser les petites retraites, c’est bien plus qu’une simple question budgétaire ou économique. C’est avant tout une question politique, éthique et sociale.
Ainsi, notre proposition de revalorisation des petites retraites et des pensions de réversion est à la fois juste et raisonnable. Juste, car elle concerne les plus démunis d’entre nous et répond à une exigence de solidarité entre les générations. Raisonnable, car elle sera financée sans augmenter les impôts ni aggraver le poids de notre dette publique. En effet, la réforme des régimes spéciaux, la lutte contre la fraude et contre le gaspillage des dépenses inutiles, ou encore le gel des dépenses publiques en volume sont autant de mesures qui permettront de financer la revalorisation des petites retraites.
Ainsi, nous pourrons améliorer le sort de veuves d’artisans, de commerçants ou de pêcheurs, qui ont souvent travaillé toute leur vie et qui doivent se contenter d’une pension de réversion dérisoire.
Cet effort financier en faveur des petites retraites servira la solidarité, la justice, la croissance et l’emploi dans notre pays.
Le Président de la République en a d’ailleurs fait une de ses exigences, puisqu’il s’est engagé pendant la campagne électorale à revaloriser de 25% le minimum vieillesse et à augmenter les pensions de réversion.
Nous voulons que dès le rendez-vous « Retraite 2008 », une partie des sommes dégagées par la réforme aille à l’équilibre du système, mais qu’une partie aussi aille à la revalorisation des retraites. Personne ne doit rester au bord de la route ; travailler plus pour gagner plus, doit s’appliquer aussi à ceux qui ont travaillé plus toute leur vie.
Ainsi, nous demandons à ce que ces engagements soient respectés et mis en œuvre dès 2008. Il en va de la solidarité et de la cohésion de notre société. C’est dans ce sens, que nous nous félicitons que le président de la République soit venu nous montrer une fois de plus son volontarisme, en proposant une prime de 200 euros pour augmenter le minimum vieillesse.