M. le président. La parole est à M. Christian Vanneste.
M. Christian Vanneste. Ce débat est extrêmement éclairant. Il fait effectivement apparaître une vérité : il n’y a qu’un seul projet, celui du Gouvernement, qui répond à un problème, celui de la crise, comme l’a justement dit le ministre. La loi de 2003 était une loi à plus long terme, dont les effets prévus se sont précipités en raison de la crise, d’où l’actuel projet de loi, qui présente un caractère conjoncturel.
Face à ce projet, on ne trouve qu’un certain nombre de propositions suicidaires, notamment l’augmentation des prélèvements obligatoires. Or pourquoi rencontrons-nous des problèmes, sinon à cause du chômage ? Si nous perdons en compétitivité, nous ne ferons qu’aggraver le chômage, et nous serons encore plus loin de résoudre le problème des retraites. Écartons donc très rapidement les solutions prônées par le parti socialiste, qui sont évidemment des cache-misère.
Le véritable problème est aujourd’hui celui des ouvriers. Vous, socialistes, avez déjà assassiné à deux reprises le monde ouvrier : vous l’avez fait en 1981, vous avez récidivé en 1997, avec les 35 heures.
M. François de Rugy. Qu’avez-vous fait contre les délocalisations depuis huit ans ? Rien !
M. Christian Vanneste. Si nous voulons sauver l’industrie et le monde ouvrier, auquel je suis très attaché (Exclamations sur les bancs du groupe SRC), il faut résoudre le problème conjoncturel, tout en sachant que nous devrons nous revoir. À ce propos, je ne suis pas d’accord avec vous, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d’État.
Bien évidemment, il faut être clair vis-à-vis de la population.
M. Christian Vanneste. Nous prenons aujourd’hui des mesures appelées à être corrigées à terme. Il faut le dire : nous prenons des dispositions aujourd’hui indispensables mais qui devront un jour être revues.
C’est là qu’intervient l’excellente idée du compte notionnel, à laquelle il faut songer dès à présent. L’exercice du compte notionnel à la suédoise…
M. Roland Muzeau. …est une catastrophe !
M. Christian Vanneste. …repose sur une double liberté : celle du cotisant futur retraité, qui pourra choisir le moment de son départ en retraite ; celle de la collectivité, qui ne peut distribuer de l’argent virtuel, qui ne peut distribuer de l’argent qu’en fonction de la réalité économique. Or le système suédois tient compte à la fois de la situation personnelle et de la situation de la collectivité, qui permet ou non d’assurer les retraites d’une génération.
Autrement dit, aujourd’hui, nous faisons un choix indispensable mais, demain, nous ferons un choix qui pourra, lui, être définitif.
M. le président. La parole est à M. Patrick Roy.
M. Patrick Roy. Je suis consterné par les propos que je viens d’entendre. Certes, monsieur Vanneste, je ne suis pas surpris, car je connais vos positions. Mais de là à entendre un parlementaire dire que la gauche a assassiné le monde ouvrier !
M. Christian Vanneste. C’est pourtant vrai ! Qu’avez-vous fait ? Il n’y a plus d’usines !
2 commentaires
“M. Christian Vanneste. Ce débat est extrêmement éclairant. Il fait effectivement apparaître une vérité : il n’y a qu’un seul projet, celui du Gouvernement, qui répond à un problème, celui de la crise, comme l’a justement dit le ministre. La loi de 2003 était une loi à plus long terme, dont les effets prévus se sont précipités en raison de la crise, d’où l’actuel projet de loi, qui présente un caractère conjoncturel.”
Comment…Le projet de loi ne répond donc plus à une problématique démographique, comme l’affirmait M. FILLON ? C’est une “loi” fantastique dites moi ! Son “objet” change toutes les minutes !
Un effet conjoncturel…Alors qu’il établit des principes pour 2018 ?
“Face à ce projet, on ne trouve qu’un certain nombre de propositions suicidaires, notamment l’augmentation des prélèvements obligatoires.”
Chez le PS M. VANNESTE…Mais faites vous l’effort de lire les propositions sensées des citoyens ? Pas même. Attention aussi : l’impôt n’est pas le mal absolu. Votre “majorité” ne cesse d’en créer des nouveaux tous les deux jours…Ou d’augmenter des postes qui sont “obligatoires” dans notre société, de l’électricité en passant par le gaz…Et maintenant les téléphones !
“Or pourquoi rencontrons-nous des problèmes, sinon à cause du chômage ?”
Et que propose le projet de loi ? Sinon de partir du postulat que le chomage n’existe pas…Et que les salariés peuvent choisir de travailler ou non ? Alors que, dans la vraie vie, ce “choix” est extrêmement limité…Puisqu’il dépend de l’employeur…Et d’éventuels actionnaires ! Pour pouvoir travailler…Encore faut il un emploi ! Si l’on augmente l’âge de la retraite, pour se retrouver avec des actifs non occupés sur les bras, je n’en vois l’intérêt ! Ni pour les caisses d’emploi, ni pour les caisses de retraite ! Le nombre d’actifs occupés restant, lui, le même
“Nous prenons aujourd’hui des mesures appelées à être corrigées à terme. Il faut le dire : nous prenons des dispositions aujourd’hui indispensables mais qui devront un jour être revues.
C’est là qu’intervient l’excellente idée du compte notionnel, à laquelle il faut songer dès à présent. L’exercice du compte notionnel à la suédoise…”
A…La Suède ! Mettons tout le monde d’accord, M. TARDY, ce qui a tué les ouvriers s’appelle le capitalisme financier. Point barre. Et l’UMP comme le PS en partagent les fautes, puisque vous avez approuvé les traités européens qui font la part belle à ce capitalisme catastrophique – qui voit les actionnaires se réjouir à chaque licenciement massif – sans parler de notre superbe représentation à l’OMC !
“aujourd’hui, nous faisons un choix indispensable mais, demain, nous ferons un choix qui pourra, lui, être définitif.”
Ha bon ? Mais le projet de loi ne RESOUD RIEN M. VANNESTE ! Pourquoi voter pour une “loi” aussi stupide que l’HADOPI ?