Ce matin, nous avons auditionné Etienne Apaire, président de la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie. Cette audition coïncidait avec l’annonce par la Ville de Paris d’ouvrir une “salle de shoot”. Les interventions des députés socialistes, Monsieur Vaillant ou Monsieur Dray par exemple n’ont pas déçu. C’est le retour de “la faute à la prohibition”. Puisque c’est l’interdit qui crée et multiplie le délit, il faut donc dépénaliser et dans un premier temps ouvrir des salles où chacun pourra venir avec un produit illicite acheté dans un marché illégal et dont on sait qu’il présente des risques pour la santé. Qu’à cela ne tienne, des personnels médicaux, aux frais du contribuable vont limiter ces risques! Monsieur Vaillant a développé l’idée que le cannabis et l’alcool, c’était la même chose. Monsieur Dray est allé jusqu’au Mexique pour expliquer que les malheurs de ce pays face aux réseaux de trafiquants étaient évidemment dûs à la prohibition. En deux interventions, on est passé de la légalisation du haschisch à celle de la cocaïne ou de l’héroïne…
Or, le rapport de la MILDT conclut exactement à l’inverse. Les résultats de la France dans la lutte contre la drogue sont meilleurs que dans les pays voisins. Il n’existe aucun lien automatique entre la fin de la prohibition et la fin des trafics, comme en témoigne le développement de l’activité illicite autour du tabac. Le crime s’est toujours adapté. La Rand Corporation a conclu son étude de la légalisation de la marijuana en Californie en affirmant que celle ci aboutirait à une hausse de la consommation favorisée par la baisse des prix.
D’une manière générale, dans ce débat, on voit s’opposer une fois encore deux conceptions radicalement différentes. A gauche, c’est plus que jamais la mère protectrice qui prend le pouvoir, en soignant et déculpabilisant au maximum, sans percevoir que lorsque le crime n’est plus perçu nettement par la conscience collective, il ne peut que s’élargir au sein de la société. A droite, demeure l’image du père répressif indispensable pour rappeler la valeur de la norme.
Sans doute faut il avoir sur cette question la conception la plus large possible. D’abord, il faut distinguer non les drogues douces et dures, car elles ont les unes et les autres des conséquences néfastes pour la santé et pour la sécurité publiques. En revanche, parmi les addictions, certaines sont inscrites dans notre culture, et il faut les maîtriser par l’éducation. D’autres sont étrangères à notre civilisation et on doit les interdire avec la plus grande sévérité, dés la consommation. Toutefois il est nécessaire de prodiguer aux toxicomanes les soins qui conduisent au sevrage, en utilisant au besoin des produits de substitution. Aider l’autre, c’est le délivrer, non le déculpabiliser. Par ailleurs, il faudrait davantage s’attaquer à la drogue dans ses lieux de production, en éradiquant les groupes armés qui les protègent, et en réduisant la misère qui l’explique.
2 commentaires
Je rappelle que l’un des apports de l’arrêt de cassation opposant Bruno Gollnisch à la police de la pensée fut d’avoir réduit le crédit horlogerie dont disposait Monsieur Dray, puisqu’on sait que cet animateur d’association anti-raciste bénéficie assez largement de son activité pour s’acheter des montres bling-bling.
Bonjour, Mr Vanneste, je suis opposé comme vous à la légalisation des drogues dures ou douces, car cela engendrerait beaucoup plus de consommateurs et beaucoup de chaos dans notre société qui souffre déja des conséquences de la drogue.
Je pense qu’il faut changer la politique de santé actuelle de prise en charge des addictions, et plus spécifiquement, la prise en charge hospitaliére lors d’un sevrage.C’est la qu’est le probléme,lorsque le toxicomane sort d’hospitalistion il est livré à lui méme, il n’ya pas ou peu de suivi, et c’est à ce moment que survient la rechute.
A quoi servirait un sevrage si à la fin il n’y a pas de résultat concrét c’est dir en terme de prévention des rechutes.
Je m’explique il faut s’investir sur l’éducation thérapeutique du toxicomane , et le prendre en charge immédiatement aprés sa sortie d’hospitalisation qui je le rappelle représente un cout considérable à la société.Il faut former du personnele soignant à l’accompagnement en post cure de sevrage, c’est à dire éduquer le patient, lui assurer une présence par le biais de visites à domicile comme cela se fait pour les patients souffrant de maladies psychiatriques chroniques stabilisés, et cela marche bien, et cela évite des hospitalisations inutiles et permet de faire des économies dans le budget de soins de l’etat.
D’autres pays comme le canada sont trés avancés dans ce domaine de l’éducation du patient, et qui ont des résultats trés encourageants.
L’accompagnement du patient à sa sortie d’hospitalisation par une équipe pluridisciplinaire formée et dédiée à ce type de prise en charge globale du polytoxicomane travaillant en réseau, en éduquant le patient à prendre son traitement de substitution, et l’aider à se réinsérer dans la société, avoir un présence quotidienne qui puisse le rassurer, répondre à ses angoisses, ses peurs, ses difficultés,permettra une baisse du taux de récidive et de ce fait éviter un cure de sevrage qui pése dans le buget d’un hopital.