Le grand principe thomiste de la subsidiarité oublié pendant longtemps est revenu, assez mal compris d’ailleurs, par le biais de la construction européenne. En fait, il signifie que chaque niveau de compétence et d’autorité légitimes doit agir de manière autonome, et doit pour le reste passer le relais à un niveau supérieur. C’est ainsi que la communauté naturelle de la famille doit suffire pour l’éducation des enfants, à l’exception des contenus pédagogiques qui requièrent une compétence technique appropriée. C’est ainsi que la communauté naturelle de la Nation doit assurer la sécurité de ses membres. Entre les deux, des échelons intermédiaires doivent jouer leur rôle, de même qu’au-delà de la Nation, des constructions plus ou moins solides peuvent intervenir.
Il est important, toutefois, qu’il n’y ait point de confusion ni d’interférence. Or, aujourd’hui un épais brouillard recouvre le champ d’interaction de ces différents niveaux. La politique étrangère doit essentiellement relever de la Nation et de l’Etat qui en est l’expression légitime, si celui-ci est démocratique. C’est à lui de défendre les intérêts de la Nation et notamment sa sécurité dans le monde. Il est donc dans son rôle lorsqu’il capture des pirates sur la côte d’un pays incapable de faire régner l’ordre et le droit. Il l’est déjà moins lorsqu’il mobilise des moyens disproportionnés pour secourir une personnalité politique étrangère victime d’un conflit entre un Etat souverain et une guérilla marxiste. En revanche, que des collectivités territoriales se croient autorisées à se manifester même symboliquement dans ce qui relève de la politique étrangère est non seulement absurde mais surtout dangereux. Les efforts entrepris par la France pour défendre ses intérêts économiques en Chine peuvent se combiner avec une invitation à ce que cet immense et ombrageux pays soit plus démocratique. C’est à l’Etat de s’y employer avec la lucidité que doit lui avoir enseignée sa longue histoire. Ce n’est ni une commune, ni un département qui peuvent jouer le moindre rôle dans cette affaire, si ce n’est en perturbant le jeu de la diplomatie pour des raisons de médiatisation franco-françaises. Les collectivités locales ont une mission utile sur le plan international, qui est de tisser le lien de la solidarité, de la charité, de l’humanité. Cela s’appelle la coopération décentralisée, et cela répond bien au principe de subsidiarité.
Reste le double problème du devoir d’ingérence et du rôle des ONG. Là encore la distinction et la précision s’imposent. Le devoir d’ingérence est d’un usage bien sélectif puisqu’il est limité par des considérations physiques d’une part, idéologiques de l’autre. Il est évident que ce devoir sera plus facile à accomplir au Kossovo contre la Serbie qu’au Tibet contre la Chine. Ce que vient de nous apprendre CARLA DEL PONTE, l’ancien Procureur du TPJY sur les actuels dirigeants du Kossovo peut néanmoins faire naître quelques doutes sur nos choix idéologiques. Qui oserait aujourd’hui s’en prendre à un héros de la décolonisation comme MUGABE qui se sert encore une fois du bouc émissaire des derniers fermiers blancs attachés à l’ancienne prospérité de ce pays pour faire oublier le désastre économique et la dictature qu’il a installés dans la Rhodésie du Sud devenue le Zimbabwe ? 80 % de chômeurs, 100 000 % d’inflation, un refus d’accepter le verdict des urnes qui le condamne au départ… Mais MUGABE ou CASTRO sont des icônes du progressisme et sont donc intouchables. On souhaiterait que les ONG s’intéressent davantage à ces situations détestables. Beaucoup d’entre elles sont fondées sur le dévouement et la compétence de leurs membres actifs, un certain nombre d’entre elles bénéficient de la sympathie des Médias à laquelle ne peut prétendre un responsable politique, et qui est renforcée chaque fois qu’un événement suscite une vague d’émotion compassionnelle, prompte à naître et à disparaître aussitôt. Certains profitent et abusent de cet excès d’affectivité superficielle et éphémère et de cette absence de rationalité à long terme qui caractérisent notre époque.
Il faut cependant être clairvoyant : Qui finance les ONG ? Qui les dirige ? Quelles sont leurs véritables motivations ? Au-delà des images souvent trompeuses, quelles sont les conséquences réelles de telle ou telle de leurs interventions ? La réponse à ces questions pour chacune d’entre elles permettrait de savoir quel rôle elles peuvent et doivent jouer.
4 commentaires
Allègements fiscaux : selon que vous serez puissant ou misérable……
tiens, ça marche aussi !
L’HISTOIRE DE LA TRAPPE À SOURIS
Ou pourquoi il est si important que le Monde entier porte secours au Tibet et aux Tibétains.
Une souris observait à travers la fente d’un mur le fermier et sa femme ouvrir un colis. Quelle est donc la nourriture que ce colis caché? Se demanda la souris. Quel ne fut pas un choc que de découvrir qu’il s’agissait d’une trappe à souris!
Elle se hâte donc à la grange pour proclamer le sévère avertissement : il y a une trappe à souris dans la maison! Il y a une trappe à souris dans la maison!
Le poulet cacassa, se gratta le dos et levant le cou, il répondit: “Monsieur Souris, je comprends que cela est un problème pour vous mais cela n’a aucune conséquence pour moi. Cela ne me dérange pas.”
La Souris se tourna donc vers le cochon et lui dit : Il y a une trappe à souris dans la maison! Il y a une trappe à souris dans la maison!Le cochon se montra sympathique mais répondit :” Je suis très peiné, Monsieur Souris mais je ne peux rien faire si ce n’est prier mais soyez assuré de mes prières.”
La Souris se tourna alors vers la vache et lui lança son cri d’alarme : Il y a une trappe à souris dans la maison! Il y a une trappe à souris dans la maison!
Et à la vache de répondre:” Eh bien, Monsieur Souris, je suis peiné pour vous mais cela ne me fait pas un pli sur le ventre!”
C’est ainsi que Monsieur Souris s’en retourna à la maison, la tête basse et découragé d’avoir à affronter seul la trappe à souris du fermier.
Dans la nuit qui suivit, un bruit étrange fut entendu dans la maison, un bruit qui ressemblait à celui d’une trappe à souris refermée sur sa proie. La femme du fermier se précipita pour voir ce qui avait été attrapé mais dans le noir, ne vit pas que c’était la queue d’un serpent venimeux qui avait été happée par la trappe.
Affolé, le serpent mordit la femme du fermier qui s’empressa de la conduire à l’hôpital dont, hélas, elle revint avec une forte fièvre.
Or tout le monde sait bien qu’il faut soigner une forte fièvre avec une soupe au poulet et le fermier sortit donc sa machette pour aller chercher le principal ingrédient pour la soupe. Mais la maladie de la femme du fermier empirait à ce point que tous les amis et les voisins vinrent la veiller 24 heures sur 24 à son chevet.
Pour les nourrir, le fermier dut tuer le cochon. En vain, la femme finit par mourir.
C’est ainsi que beaucoup de gens venant aux funérailles, le fermier dut abattre la vache pour disposer d’assez de viande pour tout ce monde.
Monsieur Souris? Très triste, surveillait tout ce va-et-vient par la fente du mur.
Ainsi donc, la prochaine fois que vous entendrez dire qu’une de vos connaissances est aux prises avec un problème qui ne vous concerne pas, souvenez-vous que lorsqu’un des nôtres est menacé, nous sommes tous en danger.
Ainsi donc, le sort du Tibet et des Tibétains, dont vous entendez parler “de loin”, vous concerne également. Vous êtes tous en danger, au moins autant que les Tibétains.
Pour agir pour vous-mêmes, agissez en faveur du Tibet.
Bonne journée.
Moralité : pour tuer une souris, rien ne vaut un chat.