M. Christian Vanneste demande à Mme la ministre de l’économie, des finances et de l’emploi de bien vouloir l’informer des conclusions de l’étude « les syndicats en France » commandée par le ministère à la DARES. Il souhaiterait également savoir ce que compte faire le Gouvernement à ce sujet.
Texte de la Réponse : L’étude sur la « syndicalisation en France 1990-2005 » réalisée entre 2004 et 2005 à la demande de la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) par D. Andolfatto et D. Labbé se situe dans le prolongement d’une étude précédente réalisée au milieu des années 90 pour la DARES par les mêmes auteurs sur l’évolution du nombre de salariés syndiqués. En ce qui concerne le nombre global de salariés syndiqués, les auteurs l’estiment à 1 900 000 en 2005, soit un taux de syndicalisation entre 7 et 8 %, identique à celui estimé par la DARES à partir des enquêtes « permanentes sur les conditions de vie des ménages » de l’Institut national de la statistique et des études économiques, qui se situe à 7,6 % en 2005, tous secteurs confondus. En 2003, il était de 8 %, traduisant depuis une décennie une stabilité, après un long processus de recul amorcé au milieu des années 70. Cette étude fournit également une estimation du nombre de syndiqués par organisation. Sur cet aspect, elle n’a pas été validée par la DARES, la méthode d’estimation employée, largement fondée sur le rapport entre nombre d’adhérents et résultats aux élections professionnelles, s’avérant largement incertaine au regard des évolutions constatées.
Un commentaire
Quelle langue de bois dans cette réponse de Mme Lagarde (à tout le moins de ses services). Dès lors que les résultats correspondent à ceux de l’inssee, ils sont bons. S’ils cherchent à préciser les effectifs par organisation, ils sont mauvais. Il est inexact d’affirmer que nous avons recouru à une “méthode… s’avérant largement incertaine au regard des évolutions constatées”. Cette remarque ne nous a jamais été opposée lors de nos recherches. Bien au contraire, nous parvenons à des chiffres extrêment précis par organisation et par branche d’activités que recoupent de nombreuses déclarations syndicales… tout en demeurant dans un plafond de syndicalisation de 7-8% admis par tous. Le détail des données a été publié par les Editions Liaisons sociales. On soulignera encore que toutes les données officielles sur la syndicalisation publiées par le ministère du travail s’appuie sur nos travaux. Mais il est curieux que celui-ci – à tout le moins sa cellule statistique – pour la période antérieure aux années 90 ait réduit nos chiffre arbitrairement de 20% et que, pour le présent, il sous-entende que nos chiffres soient sous-estimés… Plus largement, il paraîtra étonnant qu’en France la question de la syndicalisation demeure un sujet aussi tabou et aussi peu transparent. Il paraît préférable finalement de casser le thermomètre plutôt que de tenter d’approcher la vérité.