Article de Caroline DERRIEN à lire sur le site LesEchos.fr
Le collectif de la Droite populaire présentera ses propositions pour la présidentielle le 4 octobre prochain.
Cette fois, c’est prêt. Après validation de la troisième mouture par leur chef de file et ministre chargé des Transports, Thierry Mariani, la Droite populaire a finalisé avec plusieurs jours de retard ses propositions pour la présidentielle. On en dénombre pas moins de 80, recouvrant en tout 12 thématiques.
Avec un sens aigu de la communication, ces « ultras » de l’UMP vont révéler le 4 octobre prochain leur projet pour 2012. Un peu plus d’un an après leur création, cette droite dite « dure » a l’intention de frapper fort. Mais pour l’heure, c’est silence radio imposé à tous, histoire de créer la surprise. « Et puis, heureusement que nous avons pris plus de temps, sinon nos propositions auraient été noyées dans le climat délétère du moment », se félicite l’un d’eux.
Quelques idées de ce collectif parlementaire mû en frange « droitière » du parti présidentiel ont déjà filtré, sur la chasse aux fraudeurs par exemple, sujet fétiche de ces quarante élus, avec notamment la mise en place d’une carte vitale biométrique.
Patrick Beaudouin, député du Val de Marne, et Christian Vanneste, député du Nord, étaient à la manœuvre dès le début pour orchestrer, synthétiser les propositions, chacun apportant au gré des différents rendez-vous ses amendements et autres inflexions au projet. In fine, Christian Vanneste, semble, lui, satisfait : « Ce n’est pas un oukase qui tombe du ciel et mes propositions sur la politique familiale, insuffisamment présente au début, ont été prises en compte ». Et se félicite que les « renégociations se soient bien passées ».
Quelques uns comme le député du Rhône, Philippe Meunier, ou celui des Yvelines, Jacques Myard, se montrent moins ravis. « La Droite populaire n’est pas là pour faire un inventaire à la Prévert de mesurettes, de nomenclature technique ; nous existons pour insuffler des orientations, donner des lignes de force », confie Jacques Myard. « Et puis Thierry Mariani est ministre, il fait ce qu’il veut ! », lance l’inféodé – « anarchiste de droite » comme il aime à se définir – rappelant que ses acolytes sont en principe « des loups solitaires qui chassent en meute ». Qu’importe, l’élu francilien compte bien imprimer sa marque et proposer ses idées avec son club, le Cercle Nation et République.
La Droite populaire, qui se rêve en force complémentaire détonante de la majorité, peine déjà à fédérer tous ses membres. Mais Christian Vanneste et ses amis rappellent qu’ « on ne peut pas être d’accord sur tout à 40 ». L’exécution des peines, l’enseignement des valeurs républicaines à l’école ou encore « l’extension de la démocratie » – il pourrait notamment s’agir d’un usage repensé du référendum, devraient être au programme.
Mais Thierry Mariani qui n’avait guère goûté « l’apéritif saucisson vin rouge » à l’Assemblée en juillet dernier, rappelant les initiatives extrémistes des Identitaires, – « une erreur de jeunesse », avait-il lâché dans une interview aux « Echos » – a dû sans doute, au vu de sa position ministérielle, arrondir les angles de tir de ses amis députés, jugés souvent excessifs. En tout cas, l’Elysée lui a donné, bien sûr, « aucun feu rouge », selon ses mots.
Reste à savoir désormais si Bruno Le Maire, responsable du projet présidentiel à l’UMP, qui a déjà dû faire face aux critiques, piochera dans la boîte à idées de ceux que l’ancien ministre sarkozyste, Hervé Morin, s’est récemment plu à traiter collectivement de « Sarah Palin en costume cravate ».
Un commentaire
http://www.projet-ump.fr/wp-content/uploads/2011/07/ump_convention_immigration.pdf
Je suis tout à fait d’accord avec les lignes écrites en page 12: on sait très bien que les juges administratifs déduisent de l’absence de papiers un droit à l’asile politique, avant même que les services des douanes aient pu connaître la nationalité des migrants.