M. Christian Vanneste alerte Mme la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative sur l’utilisation du français dans les revues scientifiques. Ainsi il semblerait que le comité éditorial de la Revue des maladies respiratoires, mensuel des pneumologues, envisage de publier les articles en anglais. Cela aboutira à ce que les meilleures publications paraissent dans les revues anglosaxonnes, dépouillant un peu plus la renommée de la recherche française. Il aimerait connaître l’avis du Gouvernement sur ce sujet.
Texte de la Réponse : L’emploi de la langue française connait, depuis plusieurs années un recul certain dans le domaine scientifique, en ra son de l’internationalisation de la recherche. Ce phénomène touche également le secteur médical. Ainsi, 50 % des revues françaises émanant des sociétés savantes de médecine publient aujourd’hui des articles rédigés en anglais (hors abstracts). Il s’agit soit de l’édition électronique d’une sélection de traductions anglaises d’articles publiés en français ; soit de l’édition électronique d’une traduction anglaise de tous les articles originaux d’une revue ; soit de la coexistence de deux périodiques, l’un en anglais, l’autre en français ; soit, rarement, d’une publication unique rédigée en anglais. Le bilinguisme est en effet pour les revues médicales françaises une façon d’attirer à elles des textes originaux de chercheurs internationaux, tout en élargissant leur audience auprès des lecteurs des pays anglophones. Cela leur permet également d’être indexées dans les bases de données internationales. Face à ce constat, le Gouvernement peut s’appuyer sur l’application de la loi du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française. Ce texte contient plusieurs dispositions visant à limiter l’utilisation exclusive de l’anglais tant dans les colloques qu’au sein des publications scientifiques. Pour renforcer la présence du français dans ces secteurs, la délégation générale à la langue française (DGLF) apporte son aide d’une part à la création, au développement ou à la restructuration de revues scientifiques de langue française ou plurilingues (le critère étant que la revue comporte au moins 50 % d’articles en français ou de français dans les articles), d’autre part, à la mise en place d’une interprétation simultanée dans les colloques internationaux se déroulant en France. Le « Fonds Pascal » dispositif d’incitation et d’accompagnement destiné à permettre aux chercheurs de communiquer en français le résultat de leurs travaux dans les colloques auxquels ils participent a ainsi été mis en place en 2006 par le ministère de la culture et de la communication. Il est doté d’un budget annuel de 100 000 euros et bénéficie à plus de 25 manifestations scientifiques par an.