Candidat ou non dans la 10e circonscription ? Le député Vanneste fait durer le suspense
vendredi 13.01.2012
Ceux qui pensaient que Christian Vanneste se déclarerait en sont pour leurs frais. Devant une salle bondée, à Neuville-en-Ferrain, le député a conclu ses voeux en entretenant le suspense : « Je souhaite une très, très bonne année à cette circonscription et une très, très bonne année à la France ». Un peu plus tôt, son suppléant, Christian Desmet, avait été, lui, très direct : « En 2012, année cruciale d’élections, je formule – nous formulons – le voeu de retrouver notre ami Christian Vanneste l’année prochaine. » « Je suis très heureux dans ma circonscription, c’est l’UMP de Paris qui me pose problème », avait déclaré le député à la fin de 2011, qualifiant le mouvement de « bateau ivre ». L’élu parlementaire, qui appartient à la Droite populaire, voulait faire passer ses idées dans le programme pour l’élection présidentielle. Quoi qu’il en soit, il y a une échéance : « Si je souhaite l’investiture de l’UMP, je dois me décider avant le conseil national du 28 janvier ».
> La TVA sociale, « question de courage ». Ch. Vanneste réclame, « depuis 1994 », l’instauration d’une TVA sociale en France, ce à quoi s’emploie le président de la République. Après les voeux, le député, peu friand de certains « coups » médiatiques, a tout de même regretté « qu’on ait lancé ça comme une bombe à quelques mois seulement de l’échéance électorale ».
« La TVA sociale, c’est une mesure très impopulaire : 65 à 70 % des Français sont contre. Eh bien moi, je suis pour », proclame le parlementaire. « La TVA sociale, c’est une dévaluation compétitive, le seul moyen pour faire face à la situation. Il faut en avoir le courage et la volonté », explique-t-il notamment. Les ménages aux revenus faibles ou moyens n’apprécieront pas forcément…
> Emplois industriels, nucléaire : soutien au chef de l’État. Oui au plan de relance, à la défense du nucléaire, à la réforme de la retraite, à celle du traitement de la récidive… Là encore, « il faut avoir le courage de proposer des mesures, même antipathiques au départ. Et prendre le temps de les expliquer. »
> Union nationale et règle d’or. « Churchill et Atlee… l’union sacrée pendant la guerre… On en est loin… », regrette Ch. Vanneste. Il rend hommage au socialiste espagnol Zapatero qui, avant de quitter le pouvoir, « a fait voter la règle d’or, avec la droite… L’État doit se comporter aussi bien que les collectivités territoriales. C’est du bon sens, il ne doit pas y avoir de clivage là-dessus. »
> « Évitons la danse à contretemps ». Ici, le député vise, sans surprise, le PS et les « nationalisations des années 80 ». Mais aussi Sarkozy et l’UMP : « En 2007, on a voulu relancer l’économie en baissant les impôts, mais les crises ont rendu l’opération inopportune. Tout ce qu’on a réussi, c’est faire baisser les ressources fiscales au détriment de l’équilibre de nos finances. Arrêtons la danse à contretemps. »
> Les politiques et la vérité. « Il faut toujours dire la vérité, être honnête, sincère. Pour bâtir la confiance dont nous avons besoin », lance le parlementaire, pour qui la confiance a deux adversaires : la démagogie et l’idéologie.
Question démagogie, l’adversaire tout désigné est encore le PS, « qui fait croire qu’on peut avoir beaucoup plus de fonctionnaires qu’avant, qu’on peut avoir la retraite à 60 ans et travailler 35 heures ».
Quant à l’idéologie, le meilleur moyen de la battre, « c’est le travail sur le terrain : il n’y a pas d’idéologie quand il faut chercher les moyens de résoudre les problèmes concrets ». Il prend l’exemple des travaux d’intérêt général, mis en oeuvre pour les primo-délinquants, dans le cadre du conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance de la Vallée de la Lys. Ou de la vidéoprotection à Neuville, Linselles, Bousbecque, Halluin, villes pour lesquelles il a ouvert son enveloppe parlementaire. À Tourcoing, c’est l’État qui est intervenu, vu l’importance du budget nécessaire.
> « Être les meilleurs ». Pour le député, « il faut arrêter de rejeter les responsabilités sur les autres : c’est la faute de l’euro… de l’Europe… des Américains… des Chinois… Non, c’est notre faute. À nous d’être meilleurs ! » À nouveau, il en appelle au courage, évoquant les Pays-Bas (5 % de chômeurs aujourd’hui »), l’Allemagne, la Suède, le Canada, « qui ont su faire les réformes nécessaires ».
> Le rêve d’un candidat ? « J’ai fait un rêve, a déclaré le député. Que notre expérience locale de travail solidaire, dans l’intérêt général, on soit quelquefois capable de la prolonger au niveau national. » Faut-il y voir les propos d’un futur candidat ?
PAR BRUNO DERAM
À lire également, le compte rendu de ma cérémonie de vœux dans le Nord Éclair du 12 janvier dernier.
Un commentaire
@ Monsieur le Député:
Durant vos Voeux, vous évoquiez aussi le syndrome des quatre colonnes que Nord Eclair et La Voix du Nord ont étrangement omis de retranscrire. De fait, les reportages anti-sarkozystes se multiplient ces dernières semaines tandis que François Hollande et ses courtisans sont sacralisés par la quasi-totalité des présentateurs !
Les Français ne doivent pas s’y tromper: les journalistes craignent de perdre leur pouvoir et donc, ils poussent très loin la candidature de la gauche à l’élection présidentielle.