Un magistrat assis sur son confortable siège et la conscience saturée par les prétentieuses certitudes que donnent l’École et la lecture obligatoire de Foucault et Bourdieu a mis en examen un policier pour homicide volontaire. Celui-ci avait mis fin à la cavale d’un multirécidiviste, 11 fois condamné, armé et ayant lancé une grenade. Le policier aurait sans doute dû attendre de savoir quel danger présentait la grenade ou qu’il fasse usage de son arme, et le laisser partir. Il a compensé l’irresponsabilité des juges et l’un d’entre eux ne l’a pas supporté !
Voilà en effet un auteur d’attaques à main armée qui, comme Guy Georges, le tueur de l’est parisien, meurtrier pendant une permission de sortie pour « bonne conduite », a pu quitter la prison sans y retourner annulant ainsi le travail de la police. Voilà un individu, recherché, armé, tournant certes le dos à un policier, mais après avoir lancé une grenade, et présentant à l’évidence un danger pour les collègues du policier, également à sa poursuite, ou les passants. Et il aurait fallu le laisser s’enfuir ! Il aurait fallu lui laisser toutes les chances de récidiver !
Le policier a sans doute agi par réflexe et dans la tension liée à une intervention contre un individu dangereux. Il ne peut en aucun cas être considéré comme un meurtrier. Effectivement, la présomption de légitime défense doit s’imposer dès lors qu’un policier répond à une nécessité d’ordre public et de protection des personnes. Il n’est pas en effet de liberté possible dans une société où les individus craignent pour la sécurité de leur personne. Il est donc aberrant qu’un magistrat puisse à ce point oublier la hiérarchie des normes. La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen situe la sûreté au plus haut niveau de ces droits, cette sûreté dont Montesquieu disait qu’elle était la première liberté chez un citoyen.
C’est en fait la fracture entre l’oligarchie bien-pensante et protégée, et le “terrain” exposé qui explique cette « bavure judiciaire ». Un policier risque sa vie pour faire régner l’ordre républicain. Le bon sens commande d’admettre qu’il puisse faire un usage de son arme différent de celui du simple citoyen. On doit respecter la vie mais pas jusqu’à ne donner le” droit “de tuer qu’aux criminels. Il est plus que jamais nécessaire de redonner la parole au peuple en faisant en sorte que la légitimité des juges soit enfin fondée sur leur élection par des citoyens qui pourront ainsi à leur tour juger les juges.
8 commentaires
Combien de temps encore allons nous tolérer cela?
Si nous n’arrivons pas à remettre le pays sur le bon
chemin par les voies démocratiques, ce qui semble
se confirmer, nous risquons de finir un jour ou l’autre par utiliser d’autres moyens. La gabegie portée à ce niveau là risque d’entraîner les pires
conséquences.
Ce qui pose la question inspirée du latin Juvénal ; qui jugera les juges .
“la lecture obligatoire de Foucault et Bourdieu”
Il me semble que Michel Foucault, que j’ai un peu connu, était intellectuellement infiniment plus honnête que Pierre Bourdieu.
« Pendant longtemps, la philosophie, la réflexion théorique ou la “spéculation” ont eu à l’histoire un rapport distant et peut-être un peu hautain. On allait demander à la lecture d’ouvrages historiques, souvent de très bonne qualité, un matériau considéré comme “brut” et donc comme “exact” ; et il suffisait alors de le réfléchir, ou d’y réfléchir, pour lui donner un sens et une vérité qu’il ne possédait pas par lui-même. Le libre usage du travail des autres était un genre admis. Et si bien admis que nul ne songeait à cacher qu’il élaborait du travail déjà fait ; il le citait sans honte. Les choses ont changé, me semble-t-il.
Peut-être à cause de ce qui s’est passé du côté du marxisme, du communisme, de l’Union soviétique. Il ne paraissait plus suffisant de faire confiance à ceux qui savaient et de penser de haut ce que d’autres avaient été voir là-bas. […] Il fallait aller chercher soi-même, pour le définir et l’élaborer, un objet historique nouveau. […] C’est un travail qu’il faut faire soi-même. Il faut aller au fond de la mine ; ça demande du temps ; ça coûte de la peine. Et quelquefois on échoue. Il y a en tout cas une chose certaine : c’est qu’on ne peut pas dans ce genre d’entreprise réfléchir sur le travail des autres et faire croire qu’on l’a effectué de ses propres mains. […] Pas de recette, guère de méthode générale. Mais des règles techniques : de documentation, de recherche, de vérification. Une éthique aussi […] respecter ces règles techniques. »
Michel Foucault (1926-1984), « À propos des faiseurs », Libération, 21 janvier 1983.
Aux Etats-Unis, le pouvoir judiciaire a pour but d’empêcher la tyrannie de la majorité alors qu’en France, il a pour but d’empêcher l’application de la Loi.
Bravo !
Et ce que vous suggérez existe déjà aux Etats-Unis : les juges y sont élus…
Mais la démocratie fait très peur à nos oligarques franchouillards !
Pour eux, donner la parole au peuple ? Quelle horreur !
Notre justice est très mal en point, surtout lorsque des juges; des avocats etc … font mal leur travail, il faut donc attendre que le policier soit blessé ou tué et encore pourque la police se défende . Elle est la pour faire respecter la loie, et, lorsque l’on a un récidiviste et de plus la plus jeune de France qui a connu la prison et bien il ne faut pas attendre pour l’arrêter d’une manière ou d’une autre . Maintenant si la police avait des moyens plus grands et des protections plus avantageuse en matière de justice je pense que tout celà n’arriverait pas. On devrait même lui donnait une prime à cet homme d’avoir suprimé une sansue de la société, au Portugal , il y a quelques années encore quelqu’un qui tué ou arrêtait un malféteur était récompensé, la France qui est soin disant le pays des droits de l’homme n’est pas la poubelle du monde, et, faire un grand lessivage serait le bien venu pour les français qui se lèvent pour aller travailler et gagner leur vie.
Je ne sais pas si l’élection constituerait un bonne solution mais ce qui est évident c’est que la gauche a
noyauté, et ce depuis Mitterrand, tout ce qui relève
de l’administration de l’Etat à commencer par la Justice.
Les choses ne sont pas parties pour s’arranger, vous en conviendrez!
Amitiés.
Et si les juges continuent à inverser les rôles entre criminels et policiers, alors ce sont les juges qu’il faudra mettre en prison.