Une fois n’est pas coutume, Christian Vanneste a hier (vendredi) axé sa rentrée politique sur le discours de Nicolas Sarkozy prononcé à Toulon jeudi soir. Seul regret : le député qui a pris la présidence de Famille et Liberté aurait aimé que le Président en parle.
Détendu, le député a choisi un restaurant de Neuville-en-Ferrain pour parler “autour d’une table” face-à-face “comme on le fait dans les commissions à l’Assemblée…”. Et cette année, exit le retour point par point de la session passée, les arguments de campagne (ndlr : les municipales et les législatives sont passées), Christian Vanneste a un sujet : le discours de Toulon de Nicolas Sarkozy. Certes, il répète qu’il n’est pas “un béni-oui-oui”, qu’il n’aime pas le “côté bling-bling” du Président “quand il passe ses vacances sur un yacht ou quand il va dans un café sur les Champs-Elysées… ” mais là, malgré la crise qu’il regrette (“tout le reste est insignifiant”) il est conquis. Enfin presque. “Nicolas Sarkozy a fixé une feuille de route aux parlementaires” et Christian Vanneste a “apprécié” le discours “à 80%”. Et donc pas à 100% car celui qui vient de prendre la présidence de l’association Famille et Liberté aurait aimé que Nicolas Sarkozy aborde le sujet.
Pour le reste, Christian Vanneste apportera son soutien même s’il a voté “la réforme constitutionnelle du bout des doigts”, même s’il ne votera pas la loi autorisant les ministres à retrouver leur circonscription au moment de rendre leur portefeuille. La posture est 100% gaulliste. L’intérêt de la Nation passe avant l’intérêt personnel.
Chirac et Mitterand sont mis dans le même sac. Nationalisations et réforme du temps de travail d’un côté et “nuages de fumée” et “raffarinades” de l’autre, Christian Vanneste salue le Président réformiste. Même si l’action arrive au pire moment, celui de la crise financière qui bouleverse le monde avec ses “conséquences (qui) seront durables”, comme l’a dit le Président. “La morale est de retour” souligne le député en opposition à “l’illusion de la victoire de la démocratie libérale”. Et pour cause “le capitalisme débridé sans morale est un capitalisme suicidaire…”
Au rang des solutions à court, moyen ou long terme, Christian Vanneste salue le RSA, le texte de loi sur les revenus du travail, l’encadrement des fonds spéculatifs et l’idée de la disparition des parachutes dorés. il récalme une gouvernance économique européenne et la maîtrise des dépenses publiques. Et salue encore les suppressions des emplois publics (“c’est une nécessité”), l’annonce de la réforme (ou la suppression) de la taxe professionnelle et celle des administrations. Avec sur ce dernier point, pourquoi pas le disparition du département en tant que tel, pour le remplacer par une entité similaire à vocation rurale d’un côté, et une entité à vocation urbaine (type communauté urbaine) de l’autre : le tout “en-dessous” de la Région.
Christian Vanneste qui est membre de la Commission parlementaire sur la clarification des compétences des collectivités territoriales, aimerait surtout que “les pouvoirs locaux arrêtent de massacrer la politique mise en oeuvre nationalement”. se disant partisan de “l’altruisme” et “de l’intérêt général”, le parlementaire prône (ou rève de) une gouvernance à l’anglaise ou une politique de l’union sacrée qui rassemblerait “le centre droit de l’UMP et le centre gauche du PS”. Et qui en serait le pivot ? Réponse sans ambages : “Nicolas Sarkozy !” A condition toutefois que le Président de l’ouverture soit aussi le “Président du travail et non celui du pouvoir d’achat”. Une autre valeur en laquelle croit le député UMP décidément très sarkozyste en cette rentrée.
♦Article de Nord Éclair du samedi 27 septembre 2008